Image en net progrès, bon public, présence du Chien..., et puis surtout, quelle énorme patate, quel énorme groupe, quel énorme Hassan !

Note globale


Christian qui commence à déraper par moments, pas assez de spatialisation, compression affreuse de l'image

Editeur : Bleen
Durée totale : 2 h 23

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Image        PAL

CD live (sélection)
Galeries de photos (4 min 16/9)

Un 16/9 souvent bien utilisé, et le lightshow particulièrement bien rendu sur les plans larges. On notera des effets de solarisation, de blancs brûlés ou de couleurs uniformes un peu baveuses, mais si l'ensemble est plus que correct, le beau travail est anéanti par la compression désastreuse.
Niveau stéréo pas grand-chose à redire ; le 5.1 est décevant puisque quasiment pas spatialisé, en revanche il est de meilleure qualité sonore que le précédent DVD, et laisse la part de Roi au public. Pas spectaculaire mais immersif.
Ca tue bien comme il faut : nouveax titres meilleurs qu'en studio (à part la basse disco manquante sur Corps à Coeur), anciens classiques rallongés, solos de fous, dialogues de musiciens, gags, tout y est. Ca plus un inédit génial enfin dôté d'un vrai son !
Un CD audio, deux galeries de photo, et avant tout deux autres classiques du progressif magnifiquement interprétés. Quasimodo et son Tristan hanté vaut l'achat du disque à lui seul ! Mention spéciale au rapport qualité/prix.

En ce temps-là, Jésus dit à Mathieu "descends du train et gonfle les pneus". Et maintenant, prions.

Hem hem... Mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, nous voici ici tous réunis, en ce cinquième dimanche après la Pentecôte, pour célébrer le retour de Dieux parmi nous. Et je mets un X à Dieux car je sais que vous aimez ça, lubriques pervers. Oui, vous mes oies égarées, pour le sermon d'aujourd'hui, je viens vous prévenir d'un terrible danger qui plâne sur vos âmes entâchées à une âpre salvation. Mais je vous sens circonflexes... Pourtant je l'ai vu ! Oui, mes bien chers frères, le Mal est de retour. Une fois de plus Satan a fait son oeuvre, une fois de plus afin d'égarer vos âmes de pauvres pêcheurs, il se sert de la diabolique résurgence de faux dieux, de faux prophètes. Et une fois de plus, il se sert de cette satanique invention qu'est le rauque haine rolle.

Pas plus tard qu'hier soir, mes amis, ohhhhh ! non, pas plus tard, j'ai pu assister au déliquescent sabbat de ces démons qui hypnotisaient certains de vos proches, certaines de vos connaissances, au travers d'une réunion de plusieurs en groupe (NDLR : Amis pléonasmes bonjour !), où ils se livraient à la sordide interprétation de chansons païennes. Ce que j'en ai entendu m'a glacé le sang, mes chers frères. Des rimes immondes, des jeux de mots, des gros mots, des jeux de gros mots et des gros jeux de mots, malmenant notre belle langue française dérivée du Latin si cher à notre adoré Benoit. Ah ! Si le Saint-Père avait entendu ne serait-ce qu'une phrase des immondices proférés par ces Phyllistins ! Vous aussi auriez été choqués, mes bien chers frères, car vous le savez, vous tous qui venez chaque dimanche dans cette église, il y a un peu quelque chose de Benoit en vous.

Mais, j'entends des murmures perplexes dans l'assistance, et j'ouïs... pardon Seigneur, j'entends vos interrogations : l'on peut caresser l'instrument du démon et malmener notre patois parisien sans pour autant heurter la foi des bons chrétiens, souvenez-vous de Soeur Sourire. Encore de nos jours, le rock français comme vous pouvez l'entendre à la Télévision Nationale Française (NDLR : Rebonjour !), peut très bien se montrer impertinent et rythmé sans pour autant verser dans la vulgarité, comme le prouvent Vincent Delerm ou Renan Luce. On peut même en faire du hard rock heavy metal, comme Benjamin Biolay. Mais là, là, mes amis, vous ne pouvez pas imaginer l'écoeurement qui fût mien dès les premières chansons.

Le son d'abord, il faut que je vous en parle : il était énorme. Enorme ! Et c'est là que je reconnus la marque de Satan. Oh oui, il avait pris forme humaine et déployé ses déloyaux artifices : ses percussions, ses guitares électriques, ses syntésiteurs, pour hypnotiser la foule, pour décérébrer ses proches victimes. Grâce à Dieu, notre Père tout-puissant et sa Sainte Vierge Marie soyez pleins de grâce, j'ai pu assister à l'intégralité de cette messe hérétique sans verser dans le côté obscur de la force (NDDieu : Ouais, c'est nous qu'on l'a inventé, ça), sans entamer ma foi, inébranlable. Pourtant, l'ange déchu, ce soir-là, avait réuni ses plus vils mignons. Ma mission en ce jour, mes fidèles, est de vous prévenir, car il se peut que vous rencontriez ces suppôts de Satan dans la rue, dans votre voisinage, peut-être même l'un d'eux est-il caché parmi nous en ce moment ! Oui ! Retournez-vous et serrez la main de votre voisin de derrière en lui souhaitant la paix du Christ : il n'est jamais bon, mes bien chers frères, d'avoir un suppôt dans son dos.
D'abord, d'abord, il y a l'aîné, qui se fait appeler le Père. O Seigneur ! Pardonne-lui ses offenses ! Tout le monde sait qu'il ne peut y avoir qu'un seul Père ! Oui, Tu es le Père et nous sommes Tes fils ! Cet abject personnage, dont la voix a parfois déraillé, vômissait d'immondes textes ne parlant que de stupre et de luxure. Il était accompagné de son fils, jeune agneau de Dieu qui n'en était pas moins dépravé. Il jouit même de la fougue de la jeunesse pour chanter mieux et plus fort ses immondices, avec une force brute dans le visage rappellant un peu Patrick Dewaere. A eux deux, leurs orgues maléfiques et les belles lumières, oripeaux aveuglant le troupeau des chrétiens égarés, ils assuraient déjà le spectacle. Je n'ai pas eu longtemps à attendre, ohhhhh non, pour découvrir que le plan de Belzebuth était bien rôdé. Dès la troisième chanson, on avait l'impression d'entendre un autre groupe de musique de jeunes païens : Porcupine Tree. L'arbre à porc-épics ! Et savez-vous, mes bien chers frères, ce que représente l'arbre pour le porc-épic ? C'est l'endroit où il se terre pour forniquer ! AH ! Sainte Marie miséricordieuse !
Mais ce n'était pas tout. Prenant toutes les apparences, Lucifer avait placé avec eux une démonesse, ô femme corruptrice ! Une lascive créature du pêché et de la dépravation, usurpant le nom de Sainte Caroline, qui mourût, la belle âme, en voulant protéger sa virginité ! Ah, impudique Eve tentatrice, avec tes déhanchements et tous ces mots affreux sortant de ta bouche sur Entre Foot et... veuillez me pardonner mes bien chers frères, et... Foutre. La seule chanson qui ne passionna pas l'assemblée hypnotisée, malgré la présence d'un accordéon... qui pour une fois ne fait pas de musette ! Le reste du temps, par Saint Mathieu, les amis de cette diablesse tapaient sur des tambours et caressaient de grosses cordes vrombissantes, et leur mélopée martiale associée aux lumières éloignaient le troupeau du Sauveur et de la Rédemption.
Non, je n'ai pas succombé. Je ne crois pas du moins. J'ai trouvé le refuge dans la prière. J'ai tenté de résister autant que je puisse, et je pense, grâce à la lumère du Très Divin, avoir réussi. Mais nombre de fois, tel Jésus sur le chemin du Golgotha, je menaçai de choir. Satan savait s'y prendre pour captiver son auditoire, et à plusieurs reprises je sentis un fourmillement me picoter les hanches, Christ ressuscité me pardonne. Cependant, les coups de boutoir fatals furent donnés par, ô cruelle destinée, par un.. un... j'ose à peine vous le dire, mes bien chers frères... par un... un gens de là-bas... un Maure... un ARABEUH quoi ! Argh ! Dieu miséricordieux, toi qui enlèves le pêché du monde, comment as-tu pu laisser l'instrument du démon entre les mains d'une telle créature ? Bien loin du timoré garçon qui jadis foulait les planches, j'eus droit à une démonstration fascinante. Dôté d'une présence scénique irrésistible, le physique de beau gosse musclé en état de transe sous les lumières des projecteurs, balançant des power chords mortels et des solos absolument fabuleux, il a envoûté toute la salle ; jusqu'à cet inédit live éblouissant qu'est Le Chien, La Poubelle et La Rose, où il a hissé le groupe au firmament, je veux dire, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, répétez après moi tous en choeur : Hassan Hajdi déboîte des culs par paquets de douze, putain ! Quel Nom de Dieu de soliste, bordel !!!

....Hum. Veuillez m'excuser, mes agneaux. Voyez ! Voyez comme le simple souvenir d'une telle soirée réussit encore à détourner du chemin du Seigneur jusqu'au plus fidèle de ses serviteurs ! Voyez, contemplez et craignez le pouvoir de Satan et ses sbires ! Et le Malin a plus d'un tour dans son sac : savez-vous comment il a appelé cette congrégation de diablotins ? Ange ! ANGE ! C'est pas se fout... enfin, jusqu'où iront-ils, quoi ? En prime, Belzebuth s'est servi des nouvelles technologies pour apporter cette anti-évangile dans les foyers, avec une image assez chatoyante, un son qui laisse une large part aux meuglements païens des chrétiens dépravés, et deux chansons-fleuves supplémentaires pour bien enfoncer le clou... oh pardon Jésus... pour continuer l'oeuvre maléfique, surtout sur un Quasimodo où définitivement, le fils Décamps déchaîné n'a rien à envier à son père. Voilà, mes biens chers frères, la parole de Dieu le Père que je me devais de vous inculquer. Après une telle prestation, Ange est peut-être devenu le meilleur groupe français de rock... (et du coup le plus mauvais groupe de rock français !). Surtout éloignez vos enfants de cette galette satanique, ne cédez jamais à la tentation, mais délivrez-vous du mal, car un concert de ce calibre risque de noircir vos âmes et de conquérir votre foi pour les siècles des siècles, amène. Allez dans la Paix du Christ, que le Seigneur soit avec vous, et avec votre Esprit. Et vous serez gentils de laisser quelques biftons en partant, on a encore des trous dans le toit de l'Eglise.

Père

26-10-2009

12 novembre 2005 - Mix Festival (Vielsalm, Belgique)


01. Caricatures (poème)
02. Le couteau suisse
03. Aujourd'hui c'est la fête chez l'apprenti sorcier
04. Ricochets
05. Histoires d'outre-rêve
06. Vu d'un chien
07. Si j'étais le Messie
08. Jour après jour
09. Entre foutre et foot
10. Harmonie
11. Le coeur à corps
12. Le ballon de Billy
13. Gag (NDBaker : Et ils auraient pu faire encore plus fort !)
14. Jazzouillis
15. Fils de lumière
16. Le chien, la poubelle et la rose
17. Ces gens-là
18. Quasimodo - Bonus
19. Cap'taine Coeur de Miel - Bonus


Christian Décamps - Chant, claviers, guitare, accordéon   
   Tristan Décamps - Claviers, chant, choeurs
Caroline Crozat - Chant, choeurs   
   Hassan Hajdi - Guitare, chant, choeurs
Thierry Sidhoum - Basse, choeurs   
   Benoît Cazzulini - Batterie, percussions