Album absolument génial, qui va tous vous laisser sur le cul, et mixage multicanal ô combien indispensable et réussi

Note globale


Pas de piste DTS, ni de stéréo d'ailleurs

Editeur : Warner
Durée totale : 1 h 04

Image        NTSC

De magnifiques photos fixes qui invitent au voyage. En revanche, on pestera contre le système de menu qui en plus bugge un peu.
"Biographie" (en fait, liner notes de l'album)
"Discographie" : véritable foutage de gueule
Galerie de photos
Quel dommage que le Dolby Digital trouve ici un adversaire trop fort pour lui, car en DTS 96/24, c'aurait été parfait. Un mixage ultra-ample, fin, beau, avec quelques minuscules downmix overflow quand même et quelques menues compressions qui empêchent le 10.
J'ai du mal à mettre moins car c'est un disque au carrefour de tout ce que le "jazz" peut proposer, un album où tu appuies sur "play" et tu pars très loin. Eh, reviens ! T'as pas fini de lire ! ^^
Une petite galerie de photos, des liner notes sympas, et une discographie qui est une véritable honte - et je pèse mes mots.
On entend souvent certaines personnes (toujours les mêmes) déclarer à tort et à travers que la musique ne devrait pas, ne doit pas et ne devra jamais être conçue en 5.1. Car c'est "factice". Et souvent, leur argumentaire est le suivant (attention à ne pas mourir de rire, comme disait Mickey... 3D !) : le son ne devrait sortir que de deux haut-parleurs car nous n'avons que deux oreilles. Ils n'entendront donc pas certains compositeurs se moquer d'eux dans leur dos. Et particulièrement Patrick Metheny, un musicien au sens le plus noble du terme, qui cherche chaque fois de nouveaux horizons, de nouvelles techniques. Et si en CD certains peuvent trouver ses albums, principalement ses derniers, d'un ennui mortel, il faut avouer que cet Imaginary Day, sorti en 1997 et ressorti en DVD-Audio, parmi les premiers du genre (quasiment pour lancer le format d'ailleurs), vous montrera - dès les premières (rares) notes - que vous avez eu totalement raison d'investir dans un système 5.1. Et pendant que d'autres se gausseront, vous, dans une pièce éclairée par le seul écran LCD de votre lecteur, un scotch à la main, bien calé au fond d'un fauteuil moelleux, vous vous délecterez d'un album surprenant qui vous enverra tout droit au coeur d'un paysage imaginaire, fantasque, dangereux, moite, vaudou.
"Cet album a été conçu pour être écouté en surround", proclame crânement la jaquette. Ce qui est un jeu de mots assez tarabiscoté qu'il faut traduire par : "ce DVD est en 5.1 uniquement". Oui, je sais, ça en fout un coup dans les côtes, au mythe. Mais je vais me faire l'avocat du Diable : oui, ce disque crie, hurle, gueule, Akerfeldte le besoin de s'aérer, de prendre possession de vos oreilles par tous les côtés : lobe, pavillon, tympan... Oui, cet album était clairement fait pour subir un traitement 5.1 ; non, il n'avait pas le droit à l'erreur ; et non, erreur point il n'y eût. Mon intro est encore trop gentille par rapport à ce qui se passe quand vous enfournez le disque : dès la première note, le premier son, vous êtes envahis. Une belle invasion dont on se délecte, car l'album n'est rien d'autre qu'un passeport pour un pays imaginaire dont on sait qu'on va revenir heureux.
Le disque en lui-même est un bijou. Je vais peut-être me faire lyncher mais c'est le meilleur, ou un des tous meilleurs, de la Metheny Cie, particulièrement au niveau des ambiances, fortement complémentaires. En effet, comment ne pas trouver chaussure à son pied, de l'intro de 10 minutes, un Imaginary Day à la fois technique et vaporeux, mélange de jazz effréné et de new age à la Gandalf, au sublime (le mot est faible) The Awakening, pur génie de progressif mélodique teinté de jazz et de world, avec son climax qui vous laissera exsangue, en passant par un petit Into The Dream joué à la guitare Pikasso, le blues revigorant de Follow Me, et enfin l'improbable furie techno-metal de The Roots of Coincidence (mélange en fusion de Tangerine Dream première période et de... Sepultura !), tout est fait pour vous dégager l'esprit, vous emmener très loin, vous balancer entre rires et larmes, et vous faire sentir vivant pendant une heure.

Et vous pouvez avoir peur. Vous pouvez être sceptique. Vous pouvez avoir des boutons rien qu'à l'idée d'écouter un seul titre de jazz, à foritori du Metheny qui est un des jazzmen les plus jusqu'auboutistes et les plus intriguants. Eh bien Warner a eu le nez creux en décidant de ressortir ce bijou en DVD-A, car ici, l'immersion est absolue. Et là aussi, le premier accord suffit : un grand "boum" qui prend d'assaut vos 6 enceintes pour ne plus les lâcher. Fermez les yeux et laissez-vous aller : cet album en surround est clairement un des meilleurs du support, la musique déjà éblouissante devient ici torrent d'émotions devant et derrière vous. Les cymbales, les bruitages, mais surtout les synthétiseurs sont omniprésents sur les arrières, sans pour autant que la cohérence musicale en patisse. Un regret ? Oui évidemment, que seuls les possesseurs de lecteur DVD-A puissent profiter d'une qualité suffisante, car le 5.1 en DD est magnifique, mais quand même trop léger pour la perfection que la musique nécessitait (et pour une fois, Warner n'a pas placé de piste DTS, snif). Celà ne retire en rien le fait que cet album soit un des meilleurs du support, et que cette sortie ne puisse pas laisser indifférents les amateurs de musique en surround. Frileux, jetez-vous : vous verrez, une fois dedans, elle est bonne.


06-08-2006

1997


01. Imaginary day
02. Follow me
03. Into the dream
04. A story within the story
05. The heat of the day
06. Across the sky
07. The roots of coincidence
08. Too soon tomorrow
09. The awakening


Pat Metheny - Guitares (oui, il y en a plein, même une fretless !)   
   Lyle Mays - Claviers
Steve Rodby - Basse   
   Paul Wertico - Batterie
Mino Cinelu, Dave Samuels, Don Alias, Glen Velez - Percussions   
   Mark Ledford, David Blamires - Chant