Les contrechants toujours bons, et la rousse toujours bonne

Note globale


Une revisite honteuse et chiante comme une pluie de dimanche

Editeur : TF1 Vidéo
Durée totale : 3 h 09

-

Image        PAL

Making-of (20 min 16/9)
Répétitions (11 min 16/9)
Connardier (12 min 16/9)
Making-of des deux clips (5 min 16/9)
Clips de Comme d'habitude et J'attendrai (7 min 16/9)
Séance photos "Bonjour je suis une pouffe" (2 min 16/9)

Un 16/9 gentil, la définition est pas mal du tout. La réalisation est très plan-plan (c'est Gilles Amado, pas David Fincher) mais au moins elle montre ce qu'il faut (c'est Gilles Amado, pas Gérard P.).
La vraie bonne surprise : si les parties parlées sont souvent noyées, la musique et le chant sont très précis et se permettent même quelques spatialisations de synthés. Du bon boulot.
Affligeant.
Un making-of avec des éléments à la limite de l'intéressant, et une promo spécial poufiasses en rut qui fait froid dans le dos, particulièrement le "bêtisier" (...c'était pas le spectacle entier ?!) et les deux clips. Rien qu'à les évoquer, j'entends quelque chose tourner à Dannemois, et c'est pas le moulin.

On sait tous que les critiques sont réputés pour casser du sucre sur les dos les plus fragiles, et souvent, les critiques des critiques fusent : "ah mais il paie pas, c'est facile !". Et sur un site comme le nôtre, où l'on paie cash et souvent à prix fort, que dire ? "Ah ben il a acheté ce truc uniquement pour en dire du mal". C'est sûr. On n'a rien d'autre à foutre de nos vies que donner de l'argent pour dire du mal gratuitement de musiciens, pas vrai ? Mais il existe un autre problème qui est que nous regardons tout de A à Z, là où certains (et comment leur en vouloir devant la pléthore de galettes sortant chaque jour ?) se permettent de briser un disque sans en avoir écouté une note. En prime, ce "Belles", nous l'avons payé un prix ridicule, mais l'argent ne fait pas tout. En regardant cette plaie, ce n'est pas cinq euros que j'ai perdus, ce sont deux heures trente de mon temps et mon intérêt pour Cloclo en prime. Voyons le bon côté des choses : entre deux larmes de rage, j'ai quand même bien rigolé, sachant que quand un DVD musical est bradé à 5 euros, c'est souvent pour une bonne raison.
Le but au départ était de surfer sur la vague Podium et, en faisant appel à Jean-Pierre Bourtayre (rien à voir avec Henri), le directeur musical de la fin de carrière du blondinet, on pensait avoir un allié sûr et un gage de respect. Le tout pour avoir la comédie musicale de l'année, incontournable depuis Notre Dame, et pour créer de toutes pièces "un spectacle musical célébrant Cloclo". Spectacle et musical, retenez bien ces deux mots, car vous ne les rencontrerez pas souvent ici. En fait, n'y allons pas par quatre chemins : ce DVD, c'est un massacre des tubes de Cloclo joués, dansés, chantés et séquencés à la façon Djeunz, avec des "tarlouzes caillera" (marqué déposée par TF1) qui dansent du hip-hop torse-nu, des pétasses r'n'b qui taupe-modélisent en montrant plus leur nombril qu'une seule once de talent, et des vieux qui se croient dans un casting pour Plus Belle La Vie. On dissèque ? Allez hop ! Vous allez prendre votre premier cours de vivisec... Euh non, plutôt de pratique médicolégale. Car bien qu'encore fûmant (et puant), nous avons devant les yeux un cadavre, vu le bide que s'est pris le spectacle. Et soit dit entre nous, c'est mérité.
L'histoire est une fumisterie digne des meilleurs moments du Miel et les Abeilles : trois copines, petites poufs de 17 ans avec jupe ras-le-bonbon et maquillées comme des bûches de Noel, se sont inscrites à un concours organisé par la fondation Claude François. Leur amitié va être mise à rude épreuve entre la compétition musicale et leurs peines de coeur. Ouh là là ça paraît presque sérieux, je reprends : elles vont faire semblant de s'engueuler pour des mecs au travers de saynettes toutes plus affligeantes et clichées. Pour couronner le tout, tous les personnages se connaissent, s'expriment en chansons qu'on voit à peine venir, et une "idylle" s'instaure entre la directrice de la fondation, jouée par Blandine Métayer (ex-La Classe, entre autres forfaits) et le maire de la ville (quel acteur nullissime, Seigneur !) qui est contre le concours mais veut se la taper. Des gamins légèrement bi habillés comme des sacs qui prônent leur indépendance, des personnages qui ont tous couché les uns avec les autres, deux vieux qui veulent baiser, ça ne vous rappelle rien ? Si. On est vraiment bien, sans elle. Surtout si on éteint la télé.
Côté comédie musicale, l'intégralité du spectacle se déroule dans un unique décor laid (savez-vous la différence entre un décor beau et un décor laid ? le premier est freux, le second est affreux). Avec au-dessus une photo de Claude François qui "veille sur le spectacle". Prêter des intentions à des morts, c'est pas joli joli. Les rebondissements, on l'a vu (enfin, surtout moi, car je ne vous le souhaite pas), sont prétextes à chanter tous les plus grands tubes de Cloclo, à part deux ou trois qui sont cependant évoqués lors de dialogues dont la finesse de jeu et l'élaboration d'écriture ne sont pas sans rappeler le volume 12 de Texas Anal Housewives. Le chant est mignon, souvent juste, mais d'une impersonnalité affolante : ça braille comme à la Star Ac sans aucune once d'originalité. Et d'ailleurs, le contraire serait étonnant puisque le "scénario" est calqué sur les castings de Star Ac et autres Popstars version ultra-décérébée. Certaines versions sont simplement banales, d'une fadeur qui confine à la cervelle d'agneau crue, et d'autres sont épouvantablement hideuses, tel ce "Comme d'habitude" où Blandine Métayer nous "apprend" de façon fort subtile (sic) qu'il en existe 1000 versions dans le monde. On peut affirmer, à l'écoute de ce fumeux étron r'n'b aussi sensuel qu'un bas à varices, que la version numéro mille-et-une nuit.

Pour vous achever, vous avez droit aux bonus. TF1 Vidéo oblige, iceux sont d'un niveau aussi bas que le spectacle, et les "backstages" nous montrent la triste réalité : oui, les djeunz ont un QI aussi brillant et une personnalité aussi intéressante sur scène que dans la vie. Wesh wesh yo man. Bourtayre donne une interview du bout des lèvres, Rhada, le seul qui tire son épingle du jeu, tente de faire croire que tout ceci a un sens, et les trois poufs de l'histoire (hem) nous assomment à grands coups de "Cloclo c'est trop top !". Comble de l'ironie, les interviewés de fin de spectacle sont... des enfants. Pour attendrir le DVDvore ? Surtout pour éviter de faire parler les adultes, oui ! Spectacle d'une médiocrité inimaginable, surfant sur "l'air du temps" comme une mouche fait un double-tube sur un pet, bonus lèche-bottes et d'un inintérêt absolu, clips sensuels comme une tournante dans une cave de Sarcelles, que reste-t-il ? Le son, pratiquement aussi bon que possible même en 5.1, et la rousse de quarante ans qui, elle, est canon comme pas deux. Ca fait peu. Les producteurs avaient dans les mains un jouet extraordinaire, ils ont pris des chanteurs malheureux pour le massacrer, et résultat : le spectateur pleure. Comme d'habitude.

10 janvier 2004 - Olympia (Paris)


01. J'y pense et puis j'oublie (NDBaker : Si seulement...)
02. Belles, belles, belles
03. Le mal aimé
04. Y'a le printemps qui chante
05. Je vais à Rio
06. Toi et le soleil
07. Il fait beau, il fait bon
08. Danse ta vie
09. Le lundi au soleil
10. Magnolia forever
11. J'attendrai
12. Chanson populaire
13. Comme d'habitude
14. Cette année-là
15. Le téléphone pleure
16. Je viens dîner ce soir
17. Pauvre petite fille riche
18. Le chanteur malheureux
19. Laisse une chance à notre amour
20. Chanson française
21. C'est pour vous que je chante
22. C'est la même chanson
23. Alexandrie Alexandra
24. J'attendrai (reprise)


Joy Esther - Emilie   
   Aurélie Konaté - Sonia
Liza Pastor - Charlotte   
   Fabian Richard - Grégory (NDBaker : Et quand il chante, il est dans les temps)
Anjaya - La mère de Charlotte (qui est plus sexy que sa fille...)   
   Pascal Sual - Vincent
Sylvain Mathis - Stéphane   
   Blandine Métayer - Madame Duval (NDBaker : A noyer dans le pastis)
Jonathan Kerr - Le père de Sonia   
   Lucas - Alexandre
Alain Cordier - Sébastien   
   Carolin Petit - Claviers
Laurent Verneray - Basse   
   Laurent Faucheux - Batterie (NDBaker : Et on s'enfonce encore...)
Hugo RIpoll - Guitares, claviers   
   Jean-Michel Bernard - Piano
Philippe Rossi - Claviers   
   Nicoals Montazaud - Percussions
Michel Gaucher - Saxophone   
   Eric Giausserand - Trompette
Alex Perdigon - Trombone