Classic albums - Metallica  


J'aurai bien mis 4 mais y'a Kamen

Note globale


Que dire sur l'album le plus mal équilibré de l'univers ?

Editeur : Eagle
Durée totale : 1 h 33

Image        PAL

Sous-titres partout (fr uk)
Interviews supplémentaires et démos d'enregistrement (43 min)

Comme d'habitude, les interviews sont d'une clarté parfaite. La note baisse car les images d'archives sont vraiment très laides et pas souvent intéressantes.
Simple stereo, dont la balance est parfois ratée. Entre certains titres trop forts, des voix trop faibles, des qualités trop disparates, et Lars dont on ne comprend pas un mot avec ses tics à la con, c'est un peu moins agréable à suivre que les autres titres de la collection.
Moins de la moitié de l'album est cité, ce qui en dit long. Quelques anecdotes mais un sentiment de facilité ennuyeuse plane sur tout le documentaire.
Des bonus qui fouillent un peu plus en profondeur que le programme principal, mais hélas ! comme il n'y a pas forcément quelque chose à trouver, quand on fouille, ca ne fait que laisser un pauvre trou...

Alors là pour le coup, la collection Classic Albums fait fort. Comme ce sont les "milestones" des ventes et de l'histoire musicale qui sont passés au crible, il était effectivement impensable de passer à côté du séisme Black Album. L'album tournant pour le plus énorme groupe indé du monde à l'époque, Metallica et sa force tellurique transcendée sur l'exceptionnel double DVD "Live shit" (voir chronique sur ce site, ou un autre d'ailleurs, vous n'aurez pas beaucoup d'avis divergents). Des ventes à ne plus savoir qu'en faire, une tournée gigantesque, les critiques dithyrambiques, une nouvelle génération de fans qui se pâment à la moindre note...et pas un mot sur les anciens fans, qui jusqu'à il y a peu avaient simplement le droit de fermer leur gueule au sujet de ce cinquième opus studio.
On a conspué le virage "commercial" du groupe, préférant aux epics speed progressif teintés de baroque de nouvelles chansons plus courtes, plus formatées, basées sur des riffs plus simples et des rythmes en 4/4. Là n'est pas trop le problème. Metallica, l'album, s'est vu octroyer 4 singles qui ont permis à Metallica, le groupe, de devenir de très loin le plus grand groupe de hard au monde. 4 singles : Enter Sandman, Sad but true, The unforgiven, Nothing else matters. Plus un dernier single moins évident que les autres, Wherever I may roam, excellent, et un titre non sorti mais relativement bon : Of wolf and man. Le problème, c'est que malgré le gros son, la production agréable et FM (c'est un compliment) de Bob Rock, les anciens fans ont dû se résigner : le black album est un disque où l'on s'emmerde, profondément. Passés les singles, très directs bien qu'un peu trop longs, on a droit à six chansons fillers d'une inimaginable médiocrité. Le tracklisting est pourri, et l'édition de l'album en double 33 tours sera fatale : après la face B péniblement terminée, personne n'ira se taper une face C. C'est l'un des premiers cas d'album-single sans aucun intérêt, et le début d'une collaboration très néfaste entre Bob Rock, l'"homme aux doigts d'or" (ah ouais vachement, on l'a bien vu sur St Anger) et un Metallica totalement vidé de sa substance.
Mais, me direz-vous, mon opinion négative sur cet album raté ne devrait pas vous empêcher, si vous le désirez, d'apprécier l'intégralité du CD ?! Eh bien Eagle s'en chargera à ma place. Alors que la plupart des albums de la collection Classic Albums sont passés au crible titre après titre, le Black Album n'est commenté que sur cinq titres. Devinez lesquels... Nous avons donc un documentaire sur une moins de moitié d'album. Ce qui correspond bien car au niveau des commentaires et interviews, on a également moitié moins de qualité et de quantité par rapport aux autres DVDs. On aura donc des infos que chacun connaît déjà (l'influence U2, avec ici un exemple sur la guitare isolée de James, la méthode d'écriture, les parties de batterie de Lars qu'on fait passer comme d'habitude pour de la maniaquerie alors qu'il s'agit surtout de masquer une forme d'incompétence qui en 91 balbutiait déjà)... et franchement on s'ennuie un peu.
Même la présence de feu Kamen a du mal à nous passionner. Le grand homme connu pour son franc parler essaie de pratiquer la langue de bois sans trop y arriver et sort des inepties dignes d'un bonus de DVD de Tom Cruise (et ca, c'est pas un compliment...). Bob Rock déclare qu'il n'est pas entièrement responsable du succès commercial de l'album tout en faisant bien attention à montrer son meilleur profil, Jason parle très peu et est cadré de telle sorte qu'on ne voie pas James et Lars lui tenir les couilles, ledit Lars se la pète encore une fois grand philosophe anarchiste du metal et est absolument irritant avec son tic de la bouche impoli au possible, James dit quelques conneries (pas une nouveauté), bref heureusement que le montage est dynamique car celà permet de regarder le documentaire de façon paisible et intéressée sans grincer des dents devant un groupe qui n'est plus que l'ombre de lui-même.

Bref voici un cas typique de DVD peu inspiré parlant d'un CD qui l'est tout aussi peu, et ce malgré les étincelles de génie qui l'ont traversé. On aurait préféré le même documentaire pour Justice ou Master... Et franchement, pour le prix, ca n'aurait pas été de trop de mettre les clips originaux en 5.1 vu qu'ils ont pas mal contribué au succès de l'album (Unforgiven en particulier). Les inconditionnels se seront déjà jetés dessus; les autres, cette collection comporte d'autres titres bien plus convaincants que celui-ci.

1991 et 2001