Plein d'anecdotes, d'archives rares, un excellent making-of d'album

Note globale


Trop de louanges gratuites, un peu court. C'est tout, pas de polémique.

Editeur : Eagle Rock
Durée totale : 1 h 14

Image        PAL

Sous-titres en plusieurs langues (dont fr et uk)
Divers modules supplémentaires (anecdotes de tournée etc)

Comme d'habitude, énorme contraste entre les interviews très réussies (regardez ces captures !) et images d'archive parfois affreusement abîmées.
Mixage très clair et voix bien définies mais un peu plus de souffle lors des interviews et musique très criarde par moments, mais c'est le groupe qui veut ça.
Plein d'anecdotes, de multi-pistes décortiqués, de choeurs par Grohl... Très bien fait à l'exception des habituels léchages de fion.
Des extensions du documentaire original avec notamment une anecdote très sympa racontée par Grohl.

Le problème, quand on s'occupe d'un site comme celui-ci, ce sont les cas de conscience. Oh, les tenants et aboutissants de Nirvana, sa carrière et son legs, ne vont pas m'empêcher de dormir. Mais la fascination qu'exerce ce groupe sur moi continue de me plonger dans des abîmes de doute. Pourquoi connais-je par coeur Nevermind ? Comment puis-je aimer l'écoute distraite de Unplugged ? A quoi bon m'époumonner comme quoi le premier album, sous-estimé (!), possède des relents death ? (écoutez la 6 et la 12, c'est du pur Cannibal Corpse !). Bref, pourquoi Nirvana occupe-t-il une place aussi importante alors que je hais, de façon aussi expansive que gratuite, tout ce qui touche de près ou de loin à ce combo ?
Classic Albums est une collection digne d'éloges; pleine de défauts mais globalement c'est un concept assez fort et alléchant pour qu'on se laisse prendre plus d'une paire de fois. Et à chaque fois, c'est un disque "culte" qui est chroniqué, donc on ne fait pas l'économie de superlatifs navrants (génial, fabuleux, mythique, Vanessa Demouyesque, j'en passe et des plus bo... des meilleures). Et globalement, j'ai remarqué que plus ledit album était sujet à controverse quant à sa qualité intrinsèque, plus les intervenants abusaient d'éloges comme pour se convaincre qu'ils nagent au milieu de la masse bêlante - et "à raison". Nevermind, petit album gentil, pas mal produit vu le niveau musical, très mal chanté, simplet, mignon, bref désespérément moyen, est ici déclaré dès la première minute comme une exceptionnelle pierre angulaire du rock et de la société US. Je serai peut-être prêt à le croire le jour où Ten de Pearl Jam subira le même traitement en DVD. En attendant, plus les interviewés exultent, plus je me morfonds dans une haine féroce contre ce machin qui a, certes, révolutionné la musique, mais pour le pire, sur de mauvaises bases et avec l'aide de David Geffen. Fin de transmission.
Maintenant, vous le savez, ma haine et rancoeur envers certains groupes ne m'empêchent pas de critiquer objectivement le contenu et le contenant (surtout) de cette collection. Mais je ne peux m'empêcher de grincer des dents à l'idée de parler ce Nirvana. Pourquoi le kro-niquer alors ? Peut-être parce que pour deux-trois chansons meilleures que le milieu de peloton, je m'évertue à vouloir comprendre l'engouement pour ce bidule. Ca fait presque quinze ans, il serait temps que je tourne la page, mais rien n'y fait. Donc pour les fans, ce disque est une MINE d'informations INDISPENSABLES. Franchement. Vig, Grohl, Novoselic (qui a l'air franchement un peu limité), ils sont très ouverts, sans langue de bois, et distillent des infos entre importantes, essentielles, et anecdotiques dans le bon sens du terme. Pour les gens comme moi qui haïssent ce groupe, voir ce documentaire revient à regarder Matrix : on regarde jusqu'au bout, fasciné, tant on se marre intérieurement. D'ailleurs niveau musical, ce DVD ne fait que démontrer par A + B la faiblesse ultime du (hem) "génie" de Cobain.

Mais qu'on soit d'un côté ou de l'autre, ce rockumentaire est vraiment réussi parce que, la vacuité du propos aidant (niark niark !), les archives, les anecdotes et les souvenirs brouillés font de cette épopée enregistrice (et un néologisme, un !) un excellent documentaire pas menteur sur pourquoi et comment on enregistre un album. La présence très forte, presque plus que sur les autres DVDs, des fameuses séquences "on dissèque le multi-pistes", est très enthousiasmante et permet aux admirateurs de se prosterner devant le génie, et aux détracteurs de doucement rigoler. Pas d'exemples, ça amènerait uniquement haine et débats stériles; l'essentiel ici est : on s'amuse, on est scotché, et on regarde jusqu'au bout. La sincérité de Cobain et sa bande, en tous cas, ne fait aucun doute par rapport aux sacrifices fournis (je parle de son vivant), et pour une fois qu'un making-of de cette collection montre vraiment comment tout a été fabriqué, inutile de bouder son plaisir.

(NDMoi et c'est personnel : Bon, les ultra-fans de Marillion, c'est bon ? Vous avez vu que je peux vômir ma haine sans passer outre les qualités ?)

1991 et 2004