Un concert génial qui a fait date depuis longtemps

Note globale


Image à chier, quelques drops dont un méga-mal placé

Editeur : Room 101
Durée totale : 1 h 30

Image        PAL

Rien

C'est baveux, flou, absolument affreux - mais heureusement réalisé correctement. La compression est abominable, digne d'un sale VCD. Drops d'image de temps en temps. AUCUN problème de synchro.
Le même son que le CD, pas de mauvaise surprise à ce niveau. Mais comme pour l'image, des drops (pas à répétition heureusement).
Vraiment un live unique. Même avec un DVD cramé d'erreurs, on apprécie la qualité musicale.
Rien de chez rien.

Eh oui, on craque. Parfois des achats impulsifs, ça fait du bien. Surtout quand c'est pour posséder un concert d'un groupe qu'on aime (aimait ?). et surtout si ledit concert fait partie des dix ou vingt indispensables dans une vidéothèque. Tout le monde connait de près ou de loin le live Alchemy, pilier absolu du rock des années 80, avec un groupe au sommet de son art. En 1983, Dire Straits est déjà intouchable, artistiquement parlant. Sortant du fantastique album Love Over Gold, album de rock progressif romantique plus qu'épique, la bande à Mark Knopfler est déjà une icône du rock et ne tombera dans l'ultra-starisation qu'un an plus tard : on peut donc parler de sommet. Doublant, voire triplant la durée des titres, utilisant deux claviers, laissant grande place au peut-être pas génial mais très sous-estimé John Illsey, le disque possède un cachet inimitable et devient rapidement un favori des albums live. Peu de gens savaient cependant qu'une vidéo en avait été tirée. Alléluia ! Les membres de D.D.S., fébriles fans, le savaient. Mais apparemment, Philips, eux, ne le savent pas encore.
Eh oui, Alchemy présenté ici est une copirate. Pas copyright Philips, donc. Et la question de se poser, car après tout, Philips a bien sorti en DVD On the night, épouvantable salmigoulis de notes baveuses dont Knopfler le premier ne veut certainement plus jamais entendre parler (il l'a déjà dit à maintes reprises...mais qui l'écoute, le pauvre ?). Seulement voilà, comme on l'a vu précédemment (vous avez vu comment on construit un article, hein ? non ? ah bon?), les Straits n'étaient pas encore au sommet; d'où la question : la non-sortie d'Alchemy serait-elle dûe, simplement, à une qualité épouvantable du master ? Deux choses sont sûres en regardant ce DVD : d'abord, il est bourré de problèmes d'image, de drops et de compression ignoble (je suis poli); problèmes dûs certainement à la source provenant, j'en suis presque sûr, d'un... VCD !!! L'autre problème, c'est que l'image source n'aide pas. Elle a l'air particulièrement abimée, faite d'un rouge baveux effroyable - c'est peut-être dû à la source de la capture VCD qui est, je parie encore... une VHS !!! Donc vous avez une VHS capturée en VCD et recompressée en DVD. Certains diraient "eh ben ça promet". Je les rejoins et j'ajoute : non non, ca ne promet rien du tout, vous allez tout de suite voir le résultat !
Le concert est donc, du début à la fin, pas irregardable mais dôté d'une des pires images que le DVD, même pirate, ait jamais proposé. Revenons donc à la question qui hante la moitié de cet article délicieux nonobstant son rythme chaloupé et l'indolence cathartique de son géniteur : image de base caca prout beurk, et moins si affinités. Tout sent non pas l'amateurisme mais le live à moitié loupé, y compris dans la façon dont le groupe joue : le cul serré comme un collant de nonne. Un moulinet de bras, et hop ! c'est un tsunami sur scène. Un sourire, un clin d'oeil de Knopfler, et ca mériterait presque un bullet-time. Ce qui est fantastique, c'est que niveau musical, comme vous le savez depuis plus de vingt ans, ca ne s'entend pas du tout, tout est fluide, cool et méchamment en place. Ce qui fait que, image atroce ou pas, on continue d'avoir grand plaisir à regarder ce concert. Tout comme le Voulzy (le premier, hein) ou le Enchant, l'image n'est absolument pas indispensable, voire dommageable; mais on écoute plus qu'on ne regarde, un sourire aux lèvres (une grimace pour le Enchant, mais y'a vingt ans de technologie entre les deux).

Mais, me direz-vous, quid de la fameuse question qui va finalement clore cette page ? Eh bien je n'en ai pas la réponse mais je pense que vous aurez déjà compris le problème : peut-être le matériau vidéo original n'est-il simplement pas digne d'une vraie sortie officielle, le con-sommateur lambda (bêta, plutôt) risquant de porter plainte pour cause de rouge baveux. C'est la raison pour laquelle l'achat de ce DVD illégal n'est finalement pas si mauvais ni pour Philips, ni pour le groupe, ni pour la réputation d'Alchemy - le disque -, à la rigueur juste pour vos yeux si vous venez de regarder Matrix remaster ou le Seigneur des Anneaux. Donc oui, peut-être que Philips risque de ne jamais, jamais sortir ce concert; et non, rater l'image si vous connaissez par coeur le son ne va pas non plus vous crever le coeur, c'est juste un petit plus, moche certes, mais qui transpire l'authenticité (à noter qu'il n'y a AUCUN problème de synchro, contrairement à presque tous les lives récents). Et inutile de dire, mais j'vais m'gêner, que si par malheur vous n'avez jamais regardé et à fortiori écouté Alchemy, alors là, ce DVD est in-dis-pen-sable. Vraiment. Faudra juste vous prévenir : parmi les 4-5 drops présents, le dernier se produit sur la DERNIERE note du concert. C'est à pleurer de dégoût. Genre le café était imbuvable. Mais putain, qu'est-ce qu'on s'est régalé avec le sanglier aux truffes juste avant !

22 & 23 juillet 1983 - Hammersmith Odeon (Londres, Royaume-Uni)


01. Once upon a time in the west
02. Expresso love
03. Romeo and Juliet
04. Private investigations
05. Sultans of swing
06. Two young lovers
07. Tunnel of love
08. Telegraph road
09. Solid rock
10. Going home


Mark Knopfler - Chant, guitare   
   Hal Lindes - Guitare, choeurs
John Illsey - Basse, choeurs   
   Alan Clark, Tommy Mandel - Claviers
Terry Williams - Batterie   
   Joop De Korte - Percussion
Mel Collins - Saxophone