Très bonne rendition de l'album original, ultra-fidèle, donc 45 minutes agréables et mélodiques...

Note globale


...mais dont on recherchera en vain l'intérêt artistique

Editeur : Ytsejam Records
Durée totale : 1 h 34

Image        NTSC

Interview de Mike Portnoy (8 min non st)
Extraits de Wish You Were Here et Have A Cigar inclus dans Peruvian Skies (2 min, bonus cachés)
Répétitions (12 min non st)

Un 16/9 très appréciable, avec un montage et une qualité de piqué vraiment pas mauvais pour un bootleg, même officiel. Par contre il vous sera quasi-impossible d'apercevoir James, à la place vous avez un des 4 Fantastiques qui prend feu.
Là aussi, pour un bootleg s'entend, c'est excellent. Les instruments et les voix sont tous très bien balancés. Il manque évidemment un 5.1 qui aurait pu faire merveille, mais on se contentera de ce bel hommage au disque original.
C'est très bien, mais c'est inutile. On ne peut pas dire de mal, vu que c'est pratiquement l'original. Mais on ne peut pas dire du bien d'un exercice visant à faire du copier/coller avec un groupe au potentiel bridé et un disque tellement archi-entendu qu'on se demande qui sur la planète ne l'a pas déjà acheté.
Trois reprises dont les qualités, techniques et artistiques, sont extrêmement diverses, deux courts extraits dont un avec coupe de cheveux '98 (décidément TOUT allait mal à l'époque chez eux) et une mini-interview gentille qui vous apprend quelques anecdotes, sans toutefois échapper à la règle du "c'est un grand disque, wouahou trop super j'ai mon caleçon qui baigne".

"Et c'est sur cette fin de chronique que le lecteur avisé sera définitivement convaincu de l'inutilité absolue de ce DVD totalement nul, véritable arnaque, qui prouve une fois de plus la prétention sans bornes de Dream Theater, pantins du progressif auto-convaincus d'être les meilleurs tout en massacrant les oeuvres de génies auxquels ils n'arriveront jamais à la cheville.


03-08-2006"

L'homme éteint son ordinateur et se lève. Générique.

Ouverture au noir sur un bar. L'homme est accoudé au comptoir, des dizaines de jeunes filles se prélassant lascivement autour de lui (NDKaworu : Mytho...). Il discute avec ce qui semble être des collègues.

L'HOMME
Et alors, je sors le DVD, je le jette par la fenêtre, et là, les oiseaux dans mon cerisier se sont tous enfuis. C'est depuis ce jour que j'ai découvert que M Pokora avait une fonction écologique !

Il lève son verre et tous rient autour de lui. Un petit homme trapu en imperméable beige se fraie un chemin dans le bar et va tapoter timidement l'épaule de l'homme, tout en tenant dans son autre main un badge de policier.

POLICIER
Excusez-moi, messieurs, je cherche un certain monsieur Bakour... Beuker ?

L'HOMME, se retournant
Baker, Archibald Baker, et vous êtes ?

POLICIER
Oh mais je suis vraiment à côté de mes pompes en ce moment... Lieutenant Columbo, de la brigade criminelle.

Les deux hommes se serrent la main. Baker a l'air surpris mais reprend une gorgée de whisky.

BAKER
La criminelle ? Je suis surpris... que me vaut cet honneur, si l'on peut parler ainsi ?

COLUMBO
Oh, d'abord, m'sieur, j'voulais vous dire : j'ai lu toutes vos chroniques. Je suis un fan.

BAKER
Oh ! Vraiment ?

COLUMBO
Ah oui, je les adore toutes, vous êtes vraiment le meilleur chroniqueur de DVD au monde, si si je vous jure (NDKaworu : Gros mytho...).

BAKER
Eh bien Inspecteur... Me voilà flatté ! Mais celà ne me dit toujours pas ce que vous venez faire ici... Je vous offre un verre ?

COLUMBO
Oh, un petit porto serait pas de refus, mais... Vous connaissiez Dream Theater ?

BAKER
Dream Theater ? (Il fait mine de réfléchir) Voyons... Celà me dit quelque chose...

COLUMBO
Vous avez écrit dans une de vos chroniques que c'était votre groupe préféré, il me semble.

BAKER, fait les gros yeux
Oh ! Oh mais oui bien sûr, Dream Theater ! Vous êtes un amateur, lieutenant ?

COLUMBO
Pas vraiment... Ma femme les adore, elle n'arrête pas de les écouter. Mais moi, bof...

BAKER
Et vous venez
acheter des billets pour votre femme ?

COLUMBO
Pas vraiment, m'sieur, en fait... ils sont morts.

Baker s'arrête net. Il prend un visage soucieux.

BAKER
Oh... C'est... tragique. Mon Dieu. Ils étaient si jeunes... Comment est-ce arrivé ?

COLUMBO
Eh ben... On ne sait pas trop, mais tout laisse à penser... enfin, que c'est un meurtre.

BAKER
Un meurtre ?

COLUMBO
Mes supérieurs pensent qu'ils ont été assassinés par un critique, et...

BAKER, le coupant
Lieutenant Columbo, si vos soupçons se portent sur moi, sachez que je me sens ignominieusement calomnié.

COLUMBO
Oh, mais... ce n'était pas mon intention, m'sieur ! J'étais venu pour savoir si vous étiez au courant de leurs derniers travaux. Il semblerait que ce soit le motif du meurtre.

BAKER
Je n'en ai pas la moindre idée. Un nouvel album, sans doute ?

COLUMBO
Non, m'sieur. Ils venaient de sortir un DVD reprenant Dark Side of the Moon de Pink Floyd.

BAKER
Tiens ? Quelle curieuse idée ! Mais à quoi celà peut-il bien servir ?

COLUMBO
J'en n'ai pas la moindre idée, m'sieur. En plus je ne peux pas mener mon enquête à la maison, dès qu'il entend James LaBrie, il y a Le Chien qui se met à aboyer...

BAKER
Si c'est pour reprendre du Floyd façon metal prog, c'était un projet voué à l'échec, si vous voulez mon avis, Lieutenant. Vous avez vu Nightwish ?

COLUMBO
Ah m'en parlez pas, je suis sur l'affaire du meurtre de Tarja Turunen depuis l'année dernière, et ça n'avance pas... Mais vous faites erreur, m'sieur. Ils ne l'ont pas repris à la sauce Dream, mais en étant très proche de l'original.

BAKER
Vraiment ? Alors l'idée est d'autant plus saugrenue ! Et ils ont sorti ça comment ?

COLUMBO
Sous forme d'official bootleg. Vous n'en avez jamais entendu parler, m'sieur ?

BAKER
Non, jamais, lieutenant. Et maintenant, si vous le voulez bien, j'ai un Bénabar à massacrer.

COLUMBO
Oh !

Il porte la main à sa tête, et fait mine de s'en aller. Arrivé à la porte, il se retourne.

COLUMBO
C'est quand même bizarre...

BAKER, sec
Quoi, Lieutenant ?

COLUMBO
Il y a quelque chose qui ne colle pas... En entrant chez vous, j'ai remarqué les démos d'Awake en CD. C'est bien un official bootleg il me semble ?

BAKER
C'est vrai... J'aurai... simplement mal lu, et je n'aurai pas vu qu'ils avaient sorti ce DVD. Vous savez, je suis un homme d'affaires extrêmement occupé... (NDKaworu : Rhô mais quel mytho, non mais je rêve...).

COLUMBO
Bien sûr, bien sûr... Je m'excuse encore, m'sieur. Mais... en tant que chroniqueur avisé, vous vous devez de parler de tous les DVDs, pas vrai ?

BAKER
Pas tous, lieutenant, je n'ai pas quatre bras. Et maintenant vous m'énervez, je vous demanderai de sortir.

COLUMBO
Non parce que... Quand même, Pink Floyd et Dream Theater, ça ne peut pas vous laisser indifférent, si ?

BAKER
Figurez-vous que si, justement. Il me semble pourtant avoir été clair. Je n'ai pas vu ce DVD et n'en ai jamais parlé. Et je n'en parlerai jamais.

COLUMBO
Bien... Dans ce cas, je vais pas vous embêter plus longtemps... Au revoir, m'sieur !

BAKER
Au revoir, Lieutenant. C'était un plaisir.

Zoom avant sur Baker. Fondu au noir. Musique tragique. Je la fais : "tin tin tiiiin". En ré mineur, ça l'fait mieux.

Ouverture au noir sur un appartement. Baker est penché sur un ordinateur. Il relit nerveusement une chronique. Soudain, il appuie nerveusement sur la touche "Effacer". La porte s'ouvre, il sursaute et coupe son écran nerveusement. Faites-moi penser à ne pas bouffer de ce mec, il est plein de nerfs.

BAKER
Ah, Lieutenant ! Qu'est-ce que vous me voulez encore ?

COLUMBO
Bonsoir m'sieur... En fait je ne voulais pas vous déranger, non non, j'ai juste pensé à une petite chose... Vous m'avez dit que vous ne vous intéressiez pas à ce DVD parce qu'il ressemblait trop à du Floyd...

BAKER
VOUS me l'avez dit, Lieutenant. C'est vous même qui êtes venu me voir en disant que c'était une copie conforme de l'original.

COLUMBO
Oui, c'est vrai, mais... vous avez pourtant montré un vif intérêt pour Australian Pink Floyd !

BAKER
C'est exact, mais il y avait beaucoup plus que Dark Side of the Moon, il y avait aussi du Gilmour, et puis c'était avant cette série de reprises stupides ! Je ne vais pas perdre mon temps pour me retrouver devant une copie carbone de Pulse avec juste du 16/9 en plus ! Et maintenant, Lieutenant, déguerpissez.

COLUMBO
Désolé, m'sieur, je ne bouge pas d'ici. Je vous arrête pour meurtre avec préméditation.

BAKER, piqué au vif
Mais c'est absurde, Columbo ! Vous n'avez pas une once de preuve devant vous !

COLUMBO
Si, m'sieur. Vous venez de me dire que ce DVD était une vague copie de Pulse en 16/9. Or je n'ai jamais mentionné que c'était en 16/9, et le bootleg précédent ne l'était pas non plus. Vous avez regardé ce DVD, m'sieur, et en plus vous l'avez chroniqué. Je vous arrête.

Zoom sur le visage décomposé de Baker. Fondu au noir sur une télé 16/9 allumée. Générique.

Toute cette intro stupide pour gagner du temps. Car effectivement, s'il y a une chose importante à dire sur ce DVD, c'est qu'on... n'a rien à dire ! Sincèrement, ils ont beau être deux de mes groupes préférés de tous les temps, Dream Theater qui reprend Dark Side of the Moon de Pink Floyd, c'est aussi intéressant et pertinent que Stallone qui tourne Rocky VI, que Marc Lévy qui écrit la suite d'Et Si C'était Vrai, que Billy Sherwood qui reprend The Wall ou que... Roger Waters qui reprend Dark Side of the Moon. Comme dit souvent Kaworu : c'est la tarte à la crème du rock progressif. Ton groupe s'emmerde ? Allez hop ! Tu reprends Dark Side ! Tu sais que pendant 45 minutes, les spectateurs vont te foutre la paix. C'en est un peu désolant, et je ne dis pas ça pour Dream Theater en particulier.
Cette reprise fait partie d'une série, pas tout à fait achevée à cette date, d'albums entiers repris par DT pour honorer leurs maîtres. Iron Maiden et Metallica ont eu déjà leur album repris in extenso, sortant uniquement en CD : l'intérêt principal de ce DSotM était sa sortie en prime en DVD car un light show relativement conséquent avait été mis en place. Déjà, tuons le suspens dans l'oeuf : la mise en place visuelle est plutôt sympa, vu le budget, mais n'a pas d'intérêt autre que le plaisir de la copie. En fait, l'unique chose qui surprenne l'oeil, c'est le synthé modulaire que trifouille Jordan Rudess, à la fois loin de la quincaillerie de Rick Wright et du synthé unique que Rudess privilégie depuis longtemps. Pour le reste, mêmes écrans de fond, light show à peu près semblable, rien qui déborde. Musicalement, c'est là que ça se gâte : vous avez une copie véritablement carbone. Même LaBrie chante doucement avec un ton rappelant Waters (d'ailleurs ça lui va plutôt bien, comme chaque fois qu'il utilise son medium range, même si l'on sent qu'il n'est une fois de plus pas dans son meilleur jour). Seul Portnoy se démarque de Mason... en moins bien ! Il a du mal à tenir un tempo lent et dépouillé (défaut déjà pisté chez Transatlantic et O.S.I.) et ajouté à un Myung parfois hésitant, un Petrucci ultra-sobre et un Rudess pareil (à savoir copier/coller des partoches originales), on peut légitimement se demander à quoi sert ce DVD : oui c'est joli, c'est agréable... normal, c'est la même chose !
De même pour les bonus : un Echoes Pt I seulement (snif...) joliment exécuté sans plus, un Hey You déjà connu des plus fans, déjà plus excellent (mais filmé de façon absolument ca-la-mi-teuse), et un Comfortably Numb qui est pratiquement le même que celui déjà disponible sur le DVD de Queensrÿche, mais en couleurs (paf ! cassé !). Côté technique, ça s'améliore : la stéréo seule (snif là aussi) est plus claire que sur When Dream And Day Reunite, et l'image est en 16/9 et pas mal du tout, surtout pour un official bootleg... à l'exception des plans de James qui sont tous (TOUS !) ultra-surexposés (résultat : on ne le voit jamais). Enfin, pour les invités, c'est aussi l'occasion de briller sans briller : au saxophone, on a droit à Norbert Stachel (saxophoniste actuel de... Roger Waters !) et aux vocalises, Theresa Thompson prouve qu'elle peut sans problèmes s'aventurer dans les pas de Clare Torry.

Pourquoi alors, au final, donner un 6 ? Simplement pour être parfaitement honnête : ce DVD n'apportera rien aux fans du Floyd, ni à ceux de DT, ou bien trop peu pour mériter 20 euros... Mais d'un autre côté, et ce bien que je ne sois pas particulièrement friand de Dark Side, on ne s'ennuie pas vraiment, pas du tout même : c'est joli, bien exécuté, c'est court, ça passe tout seul. Les DT auraient fait débauche de technique gratuite que les fans du Floyd les auraient fusillé sur place, alors ils se sont tenus à carreau, donnant ainsi naissance à un DVD sympathique, mais sans réelle saveur. Cela donnera peut-être aux plus metalleux des fans de DT l'envie d'acheter l'album original, et de tenter un plongeon dans l'expérience Floyd, et rien que pour ça le travail accompli est louable. Mais "louable" est justement l'adjectif qui convient le mieux à ce spectacle, à défaut d'"achetable". Mention "bon travail" mais on sait que DT est capable de beaucoup mieux sans copier sur le voisin, espérons que très bientôt ils le démontreront à nouveau.


08-08-2006

25 octobre 2005 - Hammersmith Apollo (Londres)


01. Speak to me / Breathe
02. On the run
03. Time / Breathe (reprise)
04. The great gig in the sky
05. Money
06. Us and them
07. Any colour you like
08. Brain damage
09. Eclipse
10. Hey you - Bonus
11. Echoes pt. 1 - Bonus
12. Comfortably numb (w/ Queensrÿche) - Bonus


Jordan Rudess - Claviers, lap steel guitar   
   James LaBrie - Chant
John Petrucci - Guitare, choeurs    
   Mike Portnoy - Batterie, choeurs
John Myung - Basse   
   Norbert Stachel - Saxophone
Theresa Thompson - Chant