Une partie jazz pour apprécier la musique, une partie funk pour danser et draguer, bonne humeur et humour coquin omniprésents

Note globale


Le son moins bon que d'habitude, musicalement la première partie est plus fonctionnelle qu'autre chose

Editeur : Eagle Vision
Durée totale : 1 h 43

 - - (PCM)

Image        PAL

Petit livret

Les couleurs sont très chaudes et justement bavent pas mal surtout dans les violets. Ca empêche la définition de faire correctement son boulot. Image agréable néanmoins.
Pour une fois, le 5.1 et le DTS sont strictement identiques. Les deux proposent un son chaleureux mais hélas à la spatialisation complètement artificielle. C'est donc très agréable à écouter mais n'achetez pas ce DVD pour les prouesses techniques que vous pouviez légitimement en attendre.
On danse et on passe un bon moment, ni plus ni moins.
Juste le petit livret de rigueur, je ne compte pas les titres en "bonus" car ils forment à eux tout seul un second set.

Quand on y réfléchit un peu, chaque chose a deux facettes. Prenez Candy Dulfer. Non les mecs, c'est une image. Je sais, vous êtes déçu, mais justement, c'est là que je voulais en venir (c'est d'ailleurs là que plein de mecs aim... euh pardon). Dulfer, jeune Hollandaise joueuse de sax (avec un A), petite star dans le monde des instruments à cuivre, connue par le grand public pour avoir joué avec Pink Floyd et Alan Parsons (...ouais, avec Pink Floyd, donc ! ^^), a toujours divisé la communauté jazz, et à plus forte raison le public macho souvent chauffé à bloc côté calbute qu'est celui de Montreux : il y a ceux qui la trouvent bonne, et ceux qui la trouvent "bonne". Blonde aux gros seins et aux longues jambes, Candy en est consciente depuis le début. Et en joue sans complexes. Ce qui est le plus drôle, c'est que ce DVD avec son bonus qui dure aussi longtemps que le programme principal fait exactement de même.
Dès le livret qui accompagne traditionnellement les DVDs de cette décidément très honorable collection, on annonce la couleur : jazz, blues, soul, funk, comment catégoriser Candy Dulfer ? Même en album studio, là où logiquement on est censé avoir un minimum de sérieux, la jolie dame s'amuse à rappeler qu'elle gagne très honnêtement sa vie en mettant dans sa bouche un petit tuyau : pas un titre sans une connotation salace, un jeu de mots éculé (sans haine) avec le mot "sax", et qui plus est une profusion de choeurs féminins ultra-soul qui transpirent le foutre et le vice par tous les pores. Rassurez-vous, bande de coquins, la fièvre sexuelle inhérente à cette artiste est bien présente, et même carrément expandée, sur scène. Le premier des deux sets présentés ici est donc un concentré de funk torride avec des rythmes syncopés qui tâchent le slip, des guitares en cocotte à choper la grippe aviaire, une basse tellement graisseuse que même Téfal a refusé un partenariat, et des choeurs qui font "ouh ouh" que je me demande encore comment Sarkozy ne les a pas foutus en taule pour racolage.
Le tout, vous l'aurez compris, est vulgaire. Et aussi jazz que Ray Charles, Stevie Wonder ou Aretha Franklin. Ca ne veut pas dire que ce ne l'est pas, ca veut dire que ce l'est autant : à vous donc de juger. Mais je vous rappelle qu'être vulgaire n'est pas forcément une tare ! C'est d'ailleurs clairement ce qui se passe ici : au niveau musical, ça monte beaucoup moins haut que d'habitude à Montreux, et niveau sobriété c'est plutôt loupé, mais ça ne veut pas dire que ce soit nul ! Bien au contraire, si la musique est un peu "transparente" (on ne retient rien de vraiment particulier), c'est pour mieux te faire danser, mon enfant. Difficile de ne pas bouger son popotin devant la débauche d'artéfacts soul présents ici. On a deux chanteuses blondes (dont une qui joue du sax, je le rappelle au cas où) qui sussurent des paroles cochonnes en remuant leurs hanches, une section cuivres qui se la pète grand cabaret, un public ultra-macho qui dégouline de sueur et de bonne humeur, et si ça ne suffisait pas, la belle Candy nous annonce après deux chansons, je cite, "qu'on retire les barrières devant la scène ! ca ne me dérange pas du tout qu'on investisse mon espace personnel !". Rajoutez à celà des yeux de biche avec un air de viens-mon-poussin qu'on rencontre plus souvent rue Saint-Denis que place Beauveau (encore que), et c'est parti pour la grande touze helvète de l'été !
Et puis il y a le bonus, qui est carrément un autre mini-concert beaucoup moins "sexy" (tout en conservant des habits moulants et un rouge à lèvres scintillant, faut pas déconner non plus), et qui vous permettra d'apprécier le côté un peu plus "jazz", y compris pour le gros tube (enfin, le grand hit) de la moiselle, l'archi-connu "Lily was here", un peu retravaillé pour l'occasion, et qui perd en efficacité ce qu'il gagne en swing. Six ans séparent les deux concerts mais Candy (rien à voir avec l'apprenti infirmière nippone) sait déjà jouer de son image à double tranchant et lorsqu'elle déclare au public qu'elle préfère quand la musique est calme et sous contrôle, tout le monde est plié de rire tellement on n'y croit pas. S'ensuit une minute de presque-silence, qui doit être la seule de sa carrière tant pendant tout le reste ça ne fait que jouer.

Vous pourrez donc choisir entre un concert plus musical et un autre plus festif, clairement fait pour danser. Le festival de Montreux n'était pas au départ franchement conçu pour ça, mais la force de Dulfer est de se moquer des Candy-raton et de réussir à s'imposer sur n'importe quelle scène (il faut dire, messieurs, que si vous voyez une créature pareille s'approcher, le coup de pied au cul n'est pas la première idée qui s'impose. J'ai parlé du pied.). Ce DVD est un peu à part dans la désormais célèbre collection Live at Montreux, mais après tout pas plus que sa vedette au sein du petit monde du jazz. Si l'image est très sympa mais un peu baveuse, si le son est pêchu mais pour une fois un peu artificiel, rien n'empêche de vraiment déguster ce double-mini-programme comme ce qu'il est et ce qu'il semble déclarer être depuis la première minute : un pur divertissement pour danser, rire et faire le con devant sa télé. Oubliées les prouesses musicales, Nobs n'est pas Snob et en invitant, deux fois qui plus est, la funk-woman la plus saxy depuis vingt ans, il a tapé dans le mille : ce DVD n'est en aucune façon indispensable, mais si vous réfléchissez bien, vous éclater pendant une heure ne l'est pas non plus.

1998 et 2002 - Festival de Montreux (Suisse)


01. Dance
02. Omara's dance
03. Longin' for the funk
04. Lost and gone
05. I'll be released
06. Do watchu like
07. Sax-a-go-go
08. Ooh let's go
09. Saxy mood - Bonus
10. For the love of you - Bonus
11. Lily was here - Bonus
12. Jamming - Bonus
13. I can't make you love me - Bonus
14. Pick up the pieces - Bonus


Candy Dulfer - Saxophone, chant    
   Monique Baker (sic) - Chant
Peter Lieberom - Saxophone   
   Jan Van Duikeren - Trompette
Ulco Bed - Guitare   
   Manuel Hugas - Basse, guitare
Thomas Bank - Claviers   
   Roger Happel - Claviers, choeurs
Cyril Directie - Batterie