Excellents musiciens, bonne humeur dans les coulisses, édition plus soignée, Petrucci enfin starisé

Note globale


Bientôt le G3 2006 : un DVD single 8cm ?

Editeur : Sony
Durée totale : 1 h 48

- (PCM)

Image        PAL

Backstage avec 3 commentaires audio (16/9, tous st fr)

Un 16/9 au piqué assez remarquable, ce malgré des couleurs un poil baveuses. C'est doux, fin. Mais c'est très mou dans le montage et extrêmement classique dans les cadrages. Gros "improvement" par rapport aux premiers DVDs cependant.
Rien de surprenant, c'est peu bordélique et ça essaie de saturer le moins possible, mais ce qui est plus étonnant c'est la légère baisse de qualité par rapport au premier G3. On se sent moins impliqué, du moins en 5.1 puisqu'en stereo c'est exactement le CD audio. Mention bien mais pouvait faire mieux.
Bien trop court, ce concert est néanmoins parsemé de bonne humeur, de joyeuses déconnades et de plans en sweeping à faire trembler son inventeur. Mais bon Dieu, pourquoi charcuter autant ?
Un seul bonus, en tant que tel franchement moyen, mais les trois commentaires audios sous-titrés qui s'y rapportent sont d'une indéniable sympathie et vous apprendront plein de choses, techniquement et humainement.

Il y a un truc chouette avec Sony, c'est qu'on sait qu'on peut toujours compter sur eux pour nous sortir à intervalles réguliers des bêtises grosses comme eux. C'est en quelque sorte le Pierre Palmade des éditeurs vidéos, le comique de service. Sauf que l'humour de Sony a un peu tendance à lasser à force de répétitions. Tiens, encore une preuve éclatante ici. Gros sticker sur le DVD : "2 heures de live !". On retourne la jaquette, écrit en petit : "Approx. 108 min". On met le DVD dans le lecteur, qui annonce un concert d'1 h 33. Après, j'ai arrêté de toucher à la télécommande, à force de perdre un quart-d'heure toutes les secondes, j'ai eu peur que mon DVD se désintègre tout seul. Bref, encore une fois Sony se fout de la gueule du monde et pense que le G3 est réservé à une élite, MAIS doit pouvoir se vendre aux gogos chez Carrouf. Et de rester le cul entre deux chaises. Mettons-nous au niveau : s'ils reprennent les mêmes tics, pourquoi m'emmerderais-je à chercher une structure d'écriture alternative, alors que le canevas est déjà écrit tout seul ?
Débutons donc par le premier gratteux : Sir John Petrucci. C'est idiot à dire, mais si Sony voulait vraiment montrer qu'ils étaient de mauvaise foi, et que traiter convenablement un concert long et copieux est une tâche trop exigeante pour eux, le set de Petrucci est un exceptionnel traité de foutage de gueule en règle pour débutants et confirmés, niveau BTS +2 : au lieu de nous jeter en pâture TROIS titres, ils nous en donnent DEUX. Cliniquement, pénalement et léditeurilment, c'est ce qui s'appelle "aggraver son cas". Non mais au bout du troisième DVD après à chaque fois d'acerbes critiques, toutes clâmant que le concert du G3 ne prend tout son vrai sens que dans sa totale intégralité, Sony gueule comme de Gaulle : "je vous ai compris" en sabrant encore plus ce qui était pourtant un des meilleurs concerts du G3. Car au niveau technique, il y a de quoi faire.
Non seulement Petrucci est aussi impérial que d'habitude (un mélange de Satriani, Morse et Gambale), mais en plus son duo de choc, de chic et de ch... euh non, on va rester à choc, n'est pas constitué de petits rigolos. Patator Portnoy est as usual complètement extraverti et fait péter les rythmes comme pas deux, mais ça on était habitués. Par contre, Dave LaRue, le bassiste, eh bien, lui, il ne l'est pas. A la rue. Cessez de glousser et jetez-vous sur ces, hem hem... DEUX titres, qui, et là je vais être direct, passent BEAUCOUP mieux que leurs versions studios. En effet, autant l'album officiel de Petrouche est limite assommant, autant la rendition live, qui pourtant est fidèle, tue sa race et quelques-uns de ses descendants, pas tous paske faut pas déconner. Non, sans rire, dans le style "power trio", ces quinze minutes de pur shred sont une bénédiction : tout ce qui cloche dans l'album de Petru s'en va, et les qualités se mettent à briller de mille feux. Même si le guitariste est d'une gaité et d'un entrain qui ne sont pas sans rappeler Jacques Santini, on s'amuse vraiment et on apprécie la musique.
En plus, il est suivi par Vai, et Vai, vous le connaissez désormais : c'est le Pinder du metal, avec de la folie (de la vraie, qui fait parfois peur) en barres. Débutant par un "Audience is listening" dans ce qui est probablement sa meilleure version jamais enregistrée, il enquille sur la première "ballade" de la soirée (enfin c'est méga-relatif) puis retourne à la Zappa-attitude avec ses copains qui mettent du coeur à l'ouvrage pour (essayer de) le suivre. On pouvait regretter l'absence du génial batteur Virgil Donati mais finalement son remplaçant se débrouille fort bien. Et pour terminer le côté solo, Satriani. Le pauvre a encore une fois des problèmes, mais là, on ne s'en apercevra que très rarement : la setlist ultra-méga-écourtée donne quand même trois extraits de très bonne facture. Il réussit à terminer le set "solo" de façon assez convaincante pour ne pas tout miser sur la jam finale. Heureusement car celle-ci est justement un peu en-dessous de d'habitude, et surtout des attentes : Petrouche shredde sans énormément de groove, Satriani s'amuse puis commence à avoir de gros soucis techniques et laisse la place aux deux autres. Encore une fois, ce sont les chanteurs "improvisés" qui font recette, eux et le fait que la section rythmique change. Eh oui, entendre Portnoix jouer Foxy Lady, c'est assez sympa ! Et terminer le set sur Smoke on the Water permet de drainer un public 100% rock de façon pas originale mais toujours plaisante.

Plaisante, pas comme les répétitions car, comme le dit Vai, on croit savoir jouer Smoke on the Water mais on se trompe. Comment le sait-on ? Grâce au bonus assez cool qui est la séance de répétitions, assez peu intéressante comme d'habitude, mais ici avec un commentaire audio de chacun des guitaristes, soit trois commentaires tous trois géniaux et différents, et sous-titrés ! Satriani parle du côté évènementiel et organisationnel, et en profite pour répéter tous les problèmes qu'il a eu, Petrucci est très humble et très carré dans son approche musicale; quant au meilleur c'est encore Vai qui dit du bien du Dream Theatreux et d'ailleurs d'un peu tout le monde, et regorge d'anecdotes géniales. Ce bonus est fondamental et permet d'être encore plus en colère contre le manque honteux de titres supplémentaires, d'autant que cette fois le paquet a été mis côté technique : l'image est en vrai 16/9 et d'une précision diabolique (même si la réalisation est toujours un peu molassonne). Le son est excellent aussi, même s'il n'arrive pas à la hauteur du sublime premier volet, et le tout, continuant d'être un peu gonflant à force de raccourcir les sets de façon Goebbelsienne, reste éminément sympathique et se laisse regarder et écouter avec un énorme sourire. Attention, si vous aviez l'intention d'acheter le double CD à la place, sachez qu'il ne contient pas un atome de note supplémentaire. Donc pour moins (!) cher, offrez-vous l'image en plus, elle est belle et en plus elle est bonne.

8 mai 2005 - Tokyo Forum (Japon)


   John Petrucci
01. Glasgow kiss
02. Damage control
   Steve Vai
03. The audience is listening
04. Building the church
05. K'm-pee-du-wee
   Joe Satriani
06. Up in flames
07. Searching
08. War
   G3
09. Foxy lady
10. La Grange
11. Smoke on the water


Joe Satriani, Steve Vai, John Petrucci - Guitare, chant   
   Mike Portnoy, Jeff Campitelli, Jeremy Colson - Batterie
Matt Bissonnette, Billy Sheehan - Basse, chant   
   Galen Hanson, Dave Weiner - Guitare
Tony MacAlpine - Guitare, claviers   
   Dave LaRue - Basse