Superbe son avec un piano brillantissime, mélodies éternelles

Note globale


Des extraits parfois un peu chiches, des arrangements un petit poil décevants par moments. Et puis Laura s'est attaché les cheveux, na.

Editeur : RagnaRock
Durée totale : 0 h 58

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Rien

Les fondus et autres effets vidéo pourris sont justement moins mauvais que d'habitude, ça coule tout seul, et sinon c'est beau, coloré, bien défini, doux.
Le stereo est très beau; oubliez le 5.1 qui est brillant mais lourdingue comme un pachyderme dans une cage à moineaux, le DTS est largement supérieur avec un piano somptueux. Manque juste, encore une fois, de spatialisation un peu fofolle qui redynamiserait le son par moments.
D'un côté, c'est admirable. Mignon, bien exécuté, avec des mélodies intemporelles. Mais note punitive car manque de Firfth + versions abrégées + mélodies vocales trop suivies = pas le niveau de perfection qui était à portée.
Rien, même pas un petit mot doux de Laura Anstee qui me donnerait rendez-vous à La Plage mercredi prochain à 20 heures et j'aurai une rose blanche à la boutonnière. Non c'est pas un message perso.

Après Pink Floyd, voici l'autre géant des années 70 passé à la moulinette classique : Genesis. Un groupe beaucoup plus "classique" dans le sens premier du terme que les Floyd, et ce même si là où le groupe de Roger Waters s'est essayé très rapidement à l'orchestral (Atom Heart Mother, génial pour les uns, "nul à chier" pour d'autres dont... le groupe), Genesis n'a jamais donné dans les cordes et cuivres, l'unique bout d'orchestre utilisé, de façon fort délicate et brillante, étant le Mellotron de Tony Banks. Banks, le voilà, le grand gagnant de tous les tribute albums à Genesis, et ici encore, ça ne loupe pas, ça ne pouvait pas louper : le piano est omniprésent, les mélodies presque toutes signées de lui, même l'arrangement des cordes semble par brefs moments venir de sa plume.
Le tableau idyllique vient se noircir un peu dès qu'on regarde la tracklist : elle ne dure que 60 minutes, sur la douzaine d'heures que durent les albums, tout est repris dans l'ordre chronologique (c'était une bonne idée pour Pink Floyd, c'est moins heureux pour un groupe comme Genesis), et surtout ça s'arrête en 1980, comme par magie. Pourtant, Mama, Domino, No son of mine et Uncertain weather auraient bien mérité une revisite en musique de chambre. Les sourcils se froncent encore plus lorsqu'on lit "Abridged" sur certains titres. Si vous ne parlez pas anglais, vous tenterez de deviner ce que ce mot signifie, et vous aurez certainement trouvé : oui, ça veut bien dire "abrégé". Ecourté, coupé, pas entier. Dommage. Pire, puisqu'on en est aux critiques : Fifth of Firth, LE titre phare du groupe, n'est pas présent. Ca fait deux DVDs de suite que l'éditeur néerlandais tente de nous faire croire que ce morceau n'a jamais existé, ou n'est pas digne d'intérêt. C'est limite carton rouge. Enfin, restons dans le négatif : One for the vine, bien que ce ne soit pas mentionné, est lui aussi "Abridged". Et pas qu'un peu : la partie centrale, celle qui m'a justement fait acheter cette galette argentée, hop ! poubelle. Alors que c'était l'occasion pour le quatuor de briller. Enfin, de briller un peu plus.
Car ne tournons pas trop longtemps autour du pot (je ne parle pas des charmantes demoiselles, où là il faut tourn... hein ? ok ok), le résultat est encore une fois très agréable. Il faut dire que rater une reprise de Genesis c'est un peu comme rater une bouillabaisse : les ingrédients de départ sont tellement délicieux qu'on ne peut au minimum que se régaler. Sauf si ça attache au fond, ce qui n'est pas le cas ici. Au piano, exit Iain Jennings, welcome Steve Oakman, qui apporte une certaine cadence aux lignes pianistiques, virtuosité innée de Tony Banks oblige. D'ailleurs c'est le point fort de cette édition : le mixage du piano a été revu à la hausse et en DTS c'est une petite merveille non seulement de chaleur, mais surtout de précision (l'unique point faible du Pink Floyd). Côté violons, c'est toujours impeccable, même si parfois la ligne mélodique est trop fidèlement suivie : reprendre une ligne vocale sur un instrument est toujours un piège fatal, ici ça ne loupe pas, le violon de Looking for Someone (titre fabuleux que je pensais impossible à reprendre) fait un peu grincer des dents. Fort heureusement, ce détail mis à part, c'est mignon comme tout.

Ca virevolte, c'est tourbillonnant, à de très rares moments ça s'accélère, quand ça ralentit on peut admirer la beauté, non je ne parle pas d'amour, encore que. C'est également, hélas ! un peu succint, un peu trop gentil. Genesis est le groupe le plus doux et le plus romantique de tous les temps (ou peu s'en faut), mais leur diabolique précision mélodique et leur inventivité permanente en faisait quelque chose d'intangible qui n'est pas capturé dans les filets artistiques de nos jolies violinistes : trop agile, le poisson s'est enfui. Mais il a laissé derrière lui un sillage d'argent, beau comme un coeur, à savourer derrière chaque note cristalline. Car oui, ce DVD est agréable. Plus, charmant. Pas aussi merveilleux que c'aurait pu être (dans le genre "reprise classique de Genesis", je vous conseille le CD "Genesis for two grand pianos" qui est un moment de musique classique absolument exquis et largement au niveau des meilleures sonates de Chopin voire Liszt, vous voyez le niveau !). Mais ça passe tout seul, quelques moments sont vraiment bons, et puis, ça me fend un peu le coeur mais c'est vrai : si vous ne connaissez pas du tout le Genesis des années 70, ce DVD est un excellent achat. Pas une excellente introduction, attention, c'est presque le contraire. Mais écouter ce concerto sans connaître une note de Genesis permet d'en savourer l'authentique mignonceté. C'est un néologisme, ça veut dire "adorable sous toutes les coutures", et Tony Banks s'y connait, en néologismes tendres : il a inventé le rock romantique. Le rockmantique. Pas toc. J'arrête là mes salamalecs, laissez-vous tenter, ça vaut le coup.

PS : Sur la photo ci-contre, Tony Banks sourit encore. Ca fait la deuxième fois. C'est louche. J'en suis persuadé maintenant, ça doit être un clône fabriqué par des terroristes. Après tout, ça fait 35 ans que Banks est un agent du Maussade.

2003


01. Looking for someone
02. White mountain
03. The musical box (abrégé)
04. Supper's ready (abrégé)
05. Ripples
06. Entangled
07. Mad man moon
08. Afterglow
09. One for the vine (abrégé)
10. Follow you follow me
11. The lady lies
12. Please don't ask
13. Los endos


Anna Kirkpatrick, Emma Parker - Violon   
   Emma Owens - Alto
Laura Anstee - Violoncelle   
   Steve Oakman - Tony B... euh, piano