Joli et copieux cadeau pour les fans, public exceptionnel, et le coup du clavier j'adore

Note globale


Trop monolithique et donc trop long, technique limite

Editeur : Nuclear Blast
Durée totale : 2 h 51

(pas PCM comme indiqué)

Image        PAL

Documentaire sur la venue au Brésil (20 min non st)
Intégrale du live sur 2 CDs (édition limitée uniquement)

Une définition fumeuse, beaucoup de brouillard, des caméras un peu statiques. Le tout compensé par des trucages numériques beaucoup mieux qu'on aurait pu le craindre. Par moments seulement.
C'est percutant mais pas assez défini, et on entend les rajouts de guitare ("recorded absolutely live" nous dit la jaquette. Elle ne ment pas, elle oublie !). Mais surtout, le clavier doit se faire entendre moins de deux minutes sur tout le concert.
Difficile de donner une note : la set-list est absolument géniale, copieuse et variée, mais le concert est un peu trop long et trop heavy tout du long.
Un roadmovie filmé au camescope. Super. Ca faisait au moins un dvd que je n'en avais pas vu.

Grave Digger est un groupe de métal allemand formé dans les années 80.

C'est bon ? Vous n'avez pas fui en courant ? Bien, on peut continuer. Grave Digger est donc un groupe de metal teuton qui, comme la grande majorité de ses collègues, ne donne pas dans la dentelle. Grosses guitares suintantes, refrains guerriers, bracelets à clous, tout y passe. Comment le groupe a-t-il pu survivre jusqu'à la date de son vingt-cinquième anniversaire ? Simplement en résistant, et de quelle façon, aux létales années 90. Le chanteur, dont le timbre de voix est immédiatement reconnaissable, s'est servi de son "vrai" job, prof d'histoire, pour concocter des albums concepts historiques servis par une production massive, des synthés rescapés des années 80 et des choeurs à l'infini. Et quelles histoires qui plus est : Excalibur, les Templiers, la bataille d'Ecosse, la vie de Jesus, et l'adaptation des Nibelungen, rien que ça ! Mais quand le travail et le talent s'associent, celà finit toujours par payer, et les fans de la première heure l'ont bien compris, ayant aidé à la résurrection de leur groupe fétiche en le portant au sommet de son art via des concerts et des ventes étonnants. Et de toutes façons, un groupe ayant inclus dans son plus gros tube un instrument aussi vieux que la cornemuse ne méritait que le succès.

Mais succès ne signifie pas forcément disques d'or partout, et si le groupe n'a jamais aussi bien vendu (Excalibur ayant été un sacré phénomène de rayons), il ne pouvait pas se permettre un show immense à la AC/DC avec quarante caméras et autres douceurs. Il a donc décidé de ne pas tenter le diable : pas de 16/9 hideux, pas de 5.1 défiant les lois de la stupidité, juste le concert en bon stéréo bien puissant. Ce "manque", il le compense par un atout majeur, indispensable : un public sud-américain. En l'occurence, Sao Paulo, chauffé plus à blanc que pendant une finale de mondial de foutchebaul. Nom d'une pipe en bec de cacatoès, qu'est-ce qu'il est braillard, ce public ! Exceptionnel, franchement. Il applaudit et chante, non, hurle, non, exulte. Et le concert dure deux heures et demie ! Pas une seule seconde, ce brave public ne lâche la pédale. En réalité, le groupe aurait joué le double que personne ne s'en serait plaint. Cette spontanéité, cette dédication fabuleuse, c'est sans souci l'arme fatale qui fait de ce DVD un grand moment pour les fans : non, pauvre spectateur isolé devant son froid téléviseur, tu n'es pas seul. A la rigueur, le manque de 5.1 en devient problématique, on aurait aimé se retrouver au milieu de cette bande de cinglés. Mais bon...
Cette efficacité toute germanique associée au feu sacré des sud-américains n'est pas sans failles. Attardons-nous d'abord sur le groupe en lui-même. De façon très surprenante, il n'y a qu'un seul guitariste. Et croyez-moi, il mérite bien des louanges. A aucun moment, ou si peu, le manque de second guitariste ne se fait ressentir. Enjoué en solo (même si certaines parties ont été retouchées, et ça se voit), hallucinant en rythmique, il est le pilier du groupe et possède un son gras comme un cochon. Son acolyte de bassiste, dont le rôle est principalement de faire oublier la deuxième guitare, se cale complètement sur le jeu de ce grand chevelu qui assure un marathon de la six-cordes épuisant rien qu'à le regarder (et dire qu'il finit sur les tubes, un peu plus exigeants encore!). Le chanteur tient pas mal la distance, ce qui est là aussi incroyable surtout quand on l'entend hurler entre deux chansons. Le plus surprenant ? Le clavier. Il est présent, même si on ne l'entend pas beaucoup (cf paragraphe suivant. Non pas maintenant, soyez poli tout de même !). Il est là, ce n'est pas une bande. Et pourtant, vous risquez d'avoir du mal à le trouver à l'écran. Idée géniale que je ne vous dévoilerai pas, sachez seulement qu'il est BIEN présent sur une des captures ci-présentes. Trop fort.
Cette configuration se permet donc une revisite de tout son répertoire (y compris des titres de Wargames !) pendant une durée indécente. Où est le hic alors ? Le bourrinage. C'est bourrin tout du long. Pas une seconde de répit, pas une ballade, rien. Les rares parties moins speed sont soit jouées plus heavy que d'habitude, soit hurlées par le public en fusion. Même une chanson comme Morgane LeFay perd de sa superbe avec des claviers pratiquement inexistants. Le résultat, vous vous en doutez, c'est une certaine lassitude qui arrive vers une heure quarante, alors qu'il reste encore cinquante minutes de pur metal à se bouffer. Il y a une compensation : les fans seront aux anges et, comme pour le controversé Rush in Rio, vous le serez aussi pour peu que vous vous mettiez dans la peau d'un membre du public. Seulement voilà, chez Digger, pas de 5.1 immersif et moins de tubes certifiés que chez les Canadiens. Le DVD devient donc un cadeau plutôt joli, et contre lequel on peut émettre peu de griefs (la guitare refaite en studio ? essayez donc de jouer deux heures et demie plein pot !), mais qui apparaît strictement réservé aux amoureux transis du groupe teuton.

Côté à-côtés (arf), on ne peut pas dire que Nuclear Blast ait mis le paquet. Déjà, vous avez le choix entre le DVD seul, très moche, et la configuration DVD + 2CDs très belle, mais avec une différence de prix bien conséquente. Ensuite, si le son fait ce qu'il peut (et n'est pas en PCM comme indiqué sur la jaquette), l'image est moyenne pour un produit si récent. Pas de 16/9, définition correcte sans plus, fourmillements, et quelques effets de montage pourris (notamment un abus de zooms digitaux à faire passer la Super Nintendo pour une PS3) ou bizarrement réussis (les effets lumineux, mignons comme tout). L'unique bonus est un roadmovie comme décidément, par pitié, on ne veut plus en voir. Fini. Kapout. Zi end. L'unique intérêt de ce genre de programme est de fournir un alibi aux musiciens pour prouver à leurs femmes qu'ils étaient bien au Brésil. On aurait préféré une rétrospective du groupe tant le gars Boltendahl semble intelligent et généreux en détails historiques. On se consolera comme on peut en se repassant des extraits de ce concert bourré à craquer d'énergie et qui permettra peut-être au groupe de glâner de nouveaux fans, en sachant néanmoins que leur palette sonore sur studio est plus variée et que leurs derniers albums n'ont de vraie valeur qu'écoutés en entier. Pour les néophytes absolus, l'achat de cette galette n'a donc peut-être pas d'intérêt, mais pour un groupe qui chante les Chevaliers de la Table Ronde, il est normal d'aller voir si le vain est bon.

7 mai 2005 - Sao Paulo (Brésil)


01. Passion / The last supper
02. Desert rose
03. The grave dancer
04. Shoot her down
05. The reaper
06. Paradise
07. Excalibur
08. The house
09. Circle of witches
10. Valhalla
11. Son of evil
12. The battle of Bannockburn
13. The curse of Jacques
14. Grave in the no man's land
15. Yesterday
16. Morgane LeFay
17. Symphony of death
18. Witchhunter
19. The dark of the sun
20. Knights of the cross
21. Twilights of the Gods
22. The grave digger
23. Rebellion
24. Rheingold
25. The round table
26. Heavy metal breakdown


Chris Boltendahl - Chant   
   Manni Schmidt - Guitare
HP Katzenburg - Claviers   
   Stefan Arnold - Batterie
Jens Becker - Basse