Un humour qui n'a pas pris une ride, remaster son très étonnant, grand classique du genre

Note globale


Aucun sous-titre (sauf close caption) et bonus qui auraient mérité un poil plus de travail, Zone 1 uniquement ce qui est débilissime

Editeur : CBS / Paramount
Durée totale : 2 h 58

 -

Image        NTSC

Eh ben on s'en sort pas mal ! Il n'y a rien d'exceptionnel mais à part la compression, c'est très propre. Pas grand-chose à redire : beau boulot, Frank.

Commentaire audio sur trois épisodes (non st)
Bêtisier (5 min non st)
Interview Leslie Nielsen (8 min non st)
Galerie photos (1 min)
"Behind the freeze frames" (4 min non st)
Casting de Ed Williams et Alan North (9 min non st)

Certes, le côté cheap et sifflant ne sera jamais retiré. Mais le 5.1 n'en est que plus surprenamment agréable. Ca pète de partout, comme on aime.
95% de l'humour contemporain sont présents dans ces deux heures trente de folie abyssale, avec tous les degrés possibles. Il était impensable de ne pas sortir Police Squad en DVD. Voilà qui est mieux.
Alors je suis circonspect : il y a plein de bonnes intentions, mais pas toujours abouties. On s'en contentera faute de mieux, mais de toutes façons l'interview de Nielsen est... priceless.
Allez zou ! Exceptionnellement, on va s'offrir une petite série. En zone 1 en plus, c'est dire si on s'éloigne de notre ligne éditoriale. Mais vous allez voir, ça vaut le coup. Et si vous avez un Harraps dans votre bibliothèque, ressortez-le, ça vaut le coup aussi. D'abord, le contexte : 1982, deux ans après "Y a-t-il un pilote dans l'avion", les trois cinglés Zucker Abrahams Zucker peuvent quasiment tout se permettre. Ils misent donc sur une parodie des serials de détectives ayant fait les beaux jours des années 50 - quelque chose de peu courant à l'epoque. Le ton sera donc donné : meurtre ou kidnapping en intro, voix-off du policier chargé de l'affaire, indic à la Huggy, paysages urbains remplis d'immondices et d'immeubles, gros méchant de service, fusillades, labo scientifique de la police criminelle, aucun poncif ne vous sera épargné. On pourrait se croire par moments dans un épisode entre Columbo et Chandler. Sauf qu'à chaque moment, une ZAZerie vient perturber le scénario, et c'est peu de le dire.
Car côté gags, là non plus, pas de pitié pour les croissants : jeux de mots épouvantables (et étirés sur près d'une minute dans le premier épisode), gaffes à gogo, non-sens absolu, expressions communes prises complètement au premier degré, non-sens absolu, running gags tellement énormes qu'on ne s'en lasse pas (particulièrement la façon bien particulière qu'a Frank Drebin de s'arrêter en voiture), non-sens absolu, arrière-plans grotesques, mises en situation débiles, non-sens absolu, et détournement de noms à en rester comme deux ronds de flan (exemple le plus saisissant : "Club Flamingo", ce n'est pas qu'un nom de boîte de nuit, c'est aussi en anglais une phrase du type verbe + complément). Vous y retrouvez donc le même, ou plus précisément les mêmes genres d'humour que dans la série, encore plus précisément les séries "Y a-t-il", et les mêmes personnages que dans les "flic", à cette exception que les acteurs ont changé. Trois petits détails font la différence : le format télé de 25 minutes bien plus adapté me semble-t-il (sans dénigrer l'excellence du premier film), la présence de Leslie Nielsen qui reste le seul lien "physique" entre série et films, et surtout le personnage de Frank Drebin.
Dans les films, il est épouvantablement gaffeur, un peu obsédé, bête comme un pied, et sa seule présence à l'écran suffit pour déclencher l'hilarité - ce qui est le lot commun de Leslie Nielsen depuis 1980 et certainement à tout jamais. Dans la série, la tendance s'inverse. Drebin est non seulement un flic intègre et doué de flair, ne perdant jamais son aplomb, mais il est pratiquement un sur-homme, capable de tout, et quasiment le seul personnage valable, les gags ne tournant plus sur lui, mais autour de lui. Un parti-pris encore plus étonnant lorsque l'on voit la série de nos jours, bien après les films. Et la force humoristique, me demanderez-vous ? Elle est là, elle est même décuplée, car non seulement la durée d'un épisode permet de se tenir les côtes sans lassitude, mais en prime absolument aucun des très nombreux gags n'a pris une ride. Ce qui est énorme quand on pense qu'un Scary Movie ne fait plus sourire une seule fois après six malheureuses petites années. Donc, vous êtes sûrs de passer trois heures de fou rire incontrôlable, et même de rire bien plus que vous ne l'auriez imaginé. Non-sens absolu.
Trois heures ? C'est peu, non ? Ca fait six épisodes. Et c'est bien tout ce que la série a produit, puisque face à l'incompréhension générale, le show fût coupé derechef. L'humour ici pratiqué était bien trop en avance sur son temps - stupeur ! puisque justement "Airplane" avait cassé la baraque avec le même genre de pitreries. Cependant, un détail changeait tout, et n'oubliez pas qu'on est en 1982, à une époque où même la VHS était encore assez balbutiante : nous ne parlions plus ici de cinéma, mais de télé. Donc au lieu de poser son séant dans un fauteuil pendant une heure et demie, le spectateur américain moyen regardait, ou plutôt jetait un oeil sur un épisode court, sur un petit écran, dans une boîte qui, l'espace d'une vaisselle à faire ou d'un article sur l'épanouissement sexuel de Barbara Streisand à finir, devenait plus un meuble parlant qu'une source d'informations à retenir. On ajoute à celà la volonté de ne pas mettre de rires préenregistrés, ce qui aurait totalement tué le projet, et vous aviez une série télévisée humoristique que les gens devaient vraiment regarder avec attention s'ils voulaient au minimum sourire. C'est ce qui a provoqué le rejet en masse du public : pour continuer à regarder la série, il devait la regarder. D'où un article dans le magazine TV Guide : "c'est la plus stupide de toutes les raisons d'annuler un show". Selon la façon de voir les choses, c'est également la plus stupide défense du télévore moyen ou bien une très belle plaidoirie pour regretter amèrement l'annulation. Mais tout celà, vous le saurez grâce aux bonus. Je ne vous ai pas dit qu'il y avait des bonus ? Si, je viens de le faire.
Avant tout, précisons encore une fois qu'il n'y a AUCUN sous-titre d'aucune nature que ce soit sur aucune partie d'aucun programme. Donc si vous ne parlez pas couramment l'anglais, vous pouvez vous foutre ce DVD aucune. A moins que votre téléviseur ne comprenne le signal Close Caption, mais dans ce cas, je doute fort que vous ne comprenniez pas l'angliche. Ou encore, vous regardez vos DVDs sur PC, houuuu, pas beau vilain ! ^^ Vous avez donc plein de petites choses qu'honnêtement peu de gens auraient attendu surtout sur une édition simple DVD : le casting de deux des acteurs principaux (où l'on voit qu'Alex North est né pour ce rôle), un bêtisier où l'on découvre notamment un Leslie Nielsen aussi gaffeur dans la vraie vie que son personnage, et une interview dudit Leslie. Géniale, pleine d'anecdotes importantes, elle résume en huit petites minutes l'essentiel de la série, sa création, ses problèmes, sa fin. Last ... but least, vous avez un commentaire audio sur la moitié des épisodes, et il est plutôt décevant, surtout de la part des ZAZ qui excellent généralement dans ce domaine.

La raison en est simple : les petits gars n'ont pas vu leur propre série depuis des années, et donc ils passent une bonne partie du temps à rire des gags plutôt qu'à dire "bonjour, micro". On n'y apprend donc que peu de choses, surtout par rapport à l'interview suscitée. A peine deux anecdotes concernant Joe Dante, qui après l'excellent Hurlements a glissé ici dans la comédie (qui ne le quittera jamais), et sur John Belushi dont le sens de l'humour allait décidément très loin. De bonnes intentions bonusiennes donc, mais pas le meilleur cru qui soit. Celà dit, la simple présence de ces six épisodes est déjà belle en soi, et l'écrin est plutôt flatteur : l'image est d'une qualité assez bluffante pour un show si vieux tourné sur pellicule et sûrement pas aussi bien conservé que ses plus illustres congénères, et un son bourré de souffle et de sifflements, dans sa version mono (assez claire cependant), mais surtout un 5.1 (qui peut servir aussi de stéréo plus qu'honorable) réhaussant les savoureux dialogues et délivrant sur les arrières des pêches de cuivres et des ricochets de balles perdues particulièrement efficaces. Bien évidemment, le DVD est Zone 1 uniquement, donc réservé au seul public américain - celui-là même trop stupide pour avoir compris la série à sa sortie. Mais si vous avez de quoi le lire, n'hésitez pas une seconde : ces trois heures, c'est de l'or en barres, promis juré craché, splouaaaach. Oh, pardon, patron. Il était déjà sur place.


19-01-2007

PS : - Do you see what I mean ?
- No, I never met your wife.
- I didn't mean 'what I'm in', I wanted to say 'what I mean'
- Yeah, I know. You never could keep a promise.

Hein ? Vous êtes encore là, vous ? Excusez-moi, faites pas attention, je m'entraîne aux mauvais jeux de mots.

1982 - U.S.A.


01. A substantial gift (The broken promise)
02. Ring of fear (A dangerous assignment)
03. Revenge and remorse (The guilty alibi)
04. Rendezvous at Big Gulch (Terror in the neighborhood)
05. The butler did it (A bird in the hand)
06. Testimony of evil (Dead men don't laugh)