Musique toujours aussi attirante, CD pas mauvais pour les débutants, bonus joliment révélateur d'un malaise latent

Note globale


Clips d'une grande banalité, son 5.1 largement pas à la hauteur des espérances, collection incomplète

Editeur : Universal
Durée totale : 1 h 36

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Image        PAL

Making-ofs et interviews (30 min non st)

Il n'y a rien à dire. C'est de la vidéo, c'était pas terrible au départ, c'est pas terrible à l'arrivée, on n'y pourra rien, ce n'est pas affreusement hideux non plus, c'est totalement d'époque, et ne comptez donc pas sur moi pour me fouler à ce sujet, vu que personne ne l'a fait à ma place, de 1981 à 2004.
C'est punitif, car la stéréo n'a rien à se reprocher ; mais annoncer en grande pompe un surround de Level 42 et ne proposer qu'un truc factice et mal compressé, cay leu Mâl.
Musicalement, vous avez un sacré nombre de tubes magnifiques, mais L42 ce n'est pas que ça, loin de là. Picturalement, pas de quoi fouetter un félidé. Et si vous avez l'esprit très mal placé, vous pouvez vous faire un grand chelem de mauvaise foi homophobe au quatrième degré.
Le CD est toujours bon à prendre. Le vrai bonus est un mélange de film d'épouvante, de roman d'anticipation et de epic fail in da place. Donc indispensable si vous êtes maso ou vraiment hyper-fan de notre site, ce qui, je vous le concède, se rapproche fortement.

Les années 80 n'ont pas été tendres avec tout le monde. Certes, c'est une intro qui a déjà servi plusieurs fois, mais il est bon par moments de répéter certaines vérités. Surtout venant d'un défenseur farouche de cette décennie si honnie, et qui plus est grand fan des groupes emblématiques de l'époque, avec au sommet Level 42. Mais il ne faut pas se voiler la face : quand c'est mauvais, c'est mauvais. Et mon adorée nostalgie n'a plus qu'à disparaître lorsque c'est mauvais constamment. La vôtre aussi je suppose, mais si vous avez perdu un peu de vue le groupe de Mark King et Mike Lindup, faisons un petit point d'histoire. René, un petit point ! Et un double !
Histoire de L.4.2. : en 1989, c'est un groupe révolutionnaire qui a, à lui seul, posé les bases d'un nouveau son britannique inimitable. Le 42ème Niveau a également donné dans le syndrome de la girouette en se popisant au fur et à mesure, distillant son funk, et se convertissant aux vidéoclips américanisés. Leurs clips seront bientôt édités en cassette vidéo, intitulée Level Best - c'est une transcription d'icelle que vous trouverez ici, donc point de vidéos de Guaranteed ni de Forever Now pour les sacro-saintes histoires de droit. On y reviendra, à ce Guaranteed, garanti. En attendant, posez vos crayons, fermez vos cahiers, petit bonus pour avoir été sage.
Histoire de D.D.S. : en 1992, à peine un nain compressé et vu de loin en matière de musique (NDKaworu : Pas que), la Bakouze des Bois prend pour habitude d'aller s'acheter des dixes à Evry 2, capitale mondiale de la diversité culturelle (la beauté des lieux le dispute à la richesse intellectuelle). Il a découvert le charme vénéneux des vidéos musicales à travers le Knebworth et Wind Chimes, et en redemande. Apparaît alors coincée dans un rayon une cassette rare, chère, contenant les trois clips de l'album Staring at the Sun, à l'époque son préféré du groupe, ainsi qu'un documentaire inédit. Seigneur, qu'elle fût tentante, cette cassette ! Maintes fois elle fût prise puis reposée, scrutée sous toutes les coutures. Et le Baker naissant de hurler à travers le magasin : "ah ! Maudite cassette ! Si seulement nous pouvions percer ton satané secret et découvrir tes intimes offrandes au travers d'un magazine goguenard à point susnommé ! Nous l'intitulerions K7VideoDreamscape, pardi, et pourfendrions les mécréants éditeurs se jouant de nos bourses". Assailli par le doute, je pus me réfugier dans une anfractuosité de la roche et achetai à la place, pour aussi cher, le tout nouveau Tubular Bells II. Bien m'en pris : vingt ans plus tard, voilà que la gredine refait surface, entièrement retranscrite dans le disque versatile sustant. Il s'agit maintenant d'écrire un bel article !
Las... Pour ceux qui espéraient trouver quelconque trésor : tintin. Les clips de L42 n'ont absolument rien d'exceptionnel. Aucun d'entre eux. Les premiers sont dans la mouvance de l'époque : du playback minimaliste avec effets vidéo passés - et pas que de mode - et des lens flares partout pour assurer l'ambiance Campartinibonizanco. Le nombre de fois où l'on filme une guitare alors qu'on entend un synthé est effarant. Mark King ne pourrait pas plus surjouer si sa vie en dépendait (ou son pouce droit). Et si quelqu'un a compris le sens du clip Something About You, qu'il postule à Psychologie Magazine.
A partir de l'album Running in the Family, ça va un peu mieux, la photo est plus soignée, mais l'intérêt reste maigre. Habiller tout le monde en sergent de l'armée Napoléonienne ne suffit pas à faire un clip. On a bien évidemment droit à une superbe demoiselle en petite culotte, le truc gratuit par excellence - tellement qu'on le remarque, malgré 25 ans d'histoire de Pernelle Satiné à travers les scopitones. Même Steve Barron, l'immense, livre un clip en-dessous de ses critères (restant malgré tout au-dessus du panier). En fait, à part la toujours insolente main droite de Mark King, ce qui permet de rester jusqu'au bout est de s'imaginer que cette collection serait un fictif coming-out déguisé de Mike Lindup. Sur certaines phrases, fous rires garantis.

(Not credible)
Le reste du disque ne suffira pas à rendre ce DVD au niveau de Duran Duran et autres confrères de l'époque. L'image est assez bien conservée dans toute sa laideur vidéoesque, le son en stéréo est clair et punchy, on en dira moins concernant une piste 5.1 annoncée qui n'est qu'une double stéréo brouillonne et acouphèneuse. Et la VHS dont ce stupide animal nous a bassiné pendant un quart-d'heure ? Elle est là, entière, non sous-titrée, et à sa vision le souvenir d'un achat possible me fait encore frissonner. Elle mélange des mini-making-ofs un peu bazardeux, des bribes d'interviews sympas mais à replacer dans le contexte, une blague très drôle, un bout très émouvant de It's Over en live...

...et dix minutes à conserver absolument : le disque Staring... vendu et planifié par les gens du business, l'intérieur des maisons de disques enfin filmé dans sa vérité crue. Là, on découvre avec stupeur de jeunes zombis translucides, parler avec l'enthousiasme d'un Edouard Balladur sous anxiolétiques de pognon, de business plan, d'average audience target, et se vanter de savoir que tel groupe vendra des millions, sans prendre la peine de demander l'avis du public (voire d'appeler un ami, s'il leur en reste). Ces gens ont l'air de s'y connaître autant en musique que moi en art graphique Mésopotamien, mais plus grave, ils ont également l'air aussi doués et à l'aise dans la finance qu'une girafe albinos. Ca fait très peur, car vous l'avez là, devant vous, la raison principale de la déchéance de l'industrie musicale ! Quand on pense que ce sont peu ou prou les mêmes lèche-culs qui trois ans plus tard vireront L42 en trouvant Guaranteed pas assez bon... Voici donc un DVD qui documente la fin de deux époques, sans développer la suite de l'une ou l'autre, et franchement quitte à se plonger dans le passé de Level 42, préférez les live, et de loin. Les businessmen aussi, préférez-les de loin.


16-03-2010

PS : Quand on a été comme moi élevé aux remixes de Shep Pettibone, l'edit de Heaven, fallait pas. Non, fallait pas.


(Credible)

1981 / 1989 - Royaume-Uni


01. Love games
02. The sun goes down (Living it up)
03. The micro kid
04. Hot water
05. The chant has begun
06. Something about you
07. Leaving me now
08. Lessons in love
09. Running in the family
10. To be with you again
11. It's over
12. Children say
13. Heaven in my hands
14. Take a look
15. Tracie
16. Take care of yourself