Groupe solide qui envoie la purée, excellent bonus

Note globale


Concert un poil court, image dégueulasse

Editeur : Roadrunner (eh si)
Durée totale : 2 h 33

Image        NTSC

Clips de Imperium, The blood the sweat the tears & Days turn blue to grey (15 min format respecté)
Making-of des trois clips (12 min non st)
Making-of de l'album Through the Ashes (non st)

Une image catastrophique avec des effets tous plus pourris les uns que les autres. Une honte. Curieusement, le montage est presque épileptique mais il passe pas mal, normal vu la pêche monstre que fout le groupe. Par contre, seize caméras et pas deux du même format, c'est simplement impardonnable.
Pas de 5.1, en 2005 ? Eh non. Mais c'est peut-être mieux ainsi : la stereo proposée ici est extrêmement claire et solide, ça pulse dans tous les sens, c'est le live d'eux qu'on attendait, ni plus ni moins.
Un concert un peu court (il manque quelques titres) mais très enthousiasmant, avec un Rob Flynn impérial même (surtout) en chant clair et brutal comme pas deux le reste du temps. Pas un best-of, mais le meilleur du groupe, vous saisissez ?
Une partie "backstage" au milieu du concert, heureusement optionnelle car elle est nullissime. Mais trois clips (2 réussis), leurs making-ofs agréables, et un retour sur deux ans de galère qui même non sous-titrés donnent la chair de poule.

On a failli le rater, ce DVD. Déja qu'il est sorti avec du retard, il aurait tout aussi bien pû ne pas sortir du tout. Pour ceux qui n'ont pas suivi le groupe récemment, nous y trouvons la raison, et elle est aussi passionnante qu'inquiétante. Mais ne mettons pas la charrue avant les gros boeufs : Machine Head a souvent (pas toujours, il faut le rappeler) une réputation de tueurs sur scène, pratiquant un metal très dur et sans concession, avec des riffs énormes, un son gras comme une chipolata, et de temps à autres quelques secondes de mélodies en chant clair à vous démembrer la colonne vertébrale. Sur ce live, ça ne loupe pas.
Mettez le DVD, choisissez "concert only", baissez le volume (j'ai dit : baissez ! on écoute et on obéit ! il est déjà bas ? alors je répète : tu baisses quand même !), éteignez la télé mais pas la chaine, et prenez-vous une énorme baffe de metal. C'est vrai que MH est un des chevrons du label Roadrunner (on y reviendra très vite), qu'il représente pour beaucoup le "néo-métal" (du metal pour gamins, je traduis et personne ne me contredira, même si ce n'est pas à 100% péjoratif), mais MH ce sont surtout un premier, un troisième et un longtemps hypothétique mais au final cinquième album tous trois excellents, violents, sincères, passionnés et importants, mine de rien. Et c'est bien le meilleur de ce patchwork déliquescent qui est proposé ici, devant un public overdosé (nichons inside), et ce live court, je dirai même : écourté (et bien, et c'est carrément pas tip-top même si finalement 13 titres sont déjà assez assassins comme ça, faites répéter la phrase précédente à Allain Bougrain-Dubourg et arrêtez de vous marrer, parce qu'il s'est tapé Jeane Manson, LUI), oui, donc, le concert est ultra-méga-pêchu, avec des doigts tendus, des fuck partout, de la bière ("cheers !") et de la sueur qui vont tremper le quatrième rang; et le montage, très très très "djeunz" mais à la limite du supportable (limite non franchie, donc), aide à headbanguer comme un veau (ce DVD est interdit par l'Amicale des Vertébrés) et fait que vous allez jumper dans tous les sens, évitez donc de regarder ce live dans le métro, ce que l'auteur de ces lignes a fait pour son plus grand mal.
Hélas, ben oui la bandaison serre le noeud quand on chute, ladite image est franchement nulle à chier par terre sans se baisser, et je reste poli. Pour une fois, je ne hurlerai pas après le montage, qui est limite insupportable tant on change de plan toutes les 2 secondes, mais qui aide réellement à dynamiser la musique qui pourtant n'en avait déjà pas besoin. Non, le problème, c'est le traitement de l'image, qui revient un peu à tout ce qu'on peut justement détester dans le neo-metal : l'image est archi-crade, avec un grain épouvantable, des blancs plus brûlés qu'une crème, quelques montages cut sans queue ni tête (la seule règle des 180 degrés que connait le monteur, c'est que sa vodka-gin ne doit pas aller en-dessous), mais surtout, le pire, le plus improbable : certaines caméras sont en 16/9, d'autres en 4/3, d'autres dans un format que je serai bien incapable de vous dire ce que c'est, et tout ça est mélangé sans complexes, un peu comme le DVD de Dimmu Borgir, sauf que le format ne change pas toutes les 20 minutes, mais toutes les 5 secondes. Inexcusable.

Et puis il y a les bonus, et si vous avez peur vu le niveau du traitement par RoadRunner, ne vous inquiétez pas. Pas trop. En effet, vous avez le choix entre "concert seul" et "concert avec interviews". Et bien vous prendra de faire le bon choix. Car on aurait préféré le concert complet plutôt que vingt minutes de conneries dignes des vidéos de Pantera : c'est laid, c'est con, c'est inutile. Et les vrais bonus ? Alors là, total bonheur : d'abord deux clips, franchement meilleurs que la plupart de ce qu'on voit en ce moment, intelligents et sans concessions (surtout "Days turn blue to grey" qui mériterait une rotation intensive surtout chez les gros cons), les making-ofs desdits clips (pas fabuleux mais pas du tout ennuyeux, ce qui est déjà un exploit), un troisième clip carrément moins bon mais on dira qu'on l'avait pas vu, et puis vingt minutes de making-of du dernier et excellent album (passé totalement incognito en France et il est temps de le réhabiliter), et c'est un making-of comme je les adore : on n'entend pas un atome de note, mais on comprend pourquoi et comment le disque a été fait, notamment ce qui s'est passé lorsque le groupe s'est séparé de son guitariste tandis que RoadRunner s'est séparé du groupe. Hein ? Mais... le DVD est sorti chez eux ! Eh oui, mais justement, ces vingt minutes de confessions non sous-titrées mais sans langue de bois nous en apprennent de bien belles sur les dessous des métiers, et comme depuis le début de cet article je reste concupiscent (et je ne parle pas du reste) envers RoadRunner, que les gamins, justement, prennent pour un parangon de vertu, et là j'ai perdu ma phrase, et au secours. Hum. Oui, donc, RoadRunner : ce n'est pas une maison de disques philanthrope, c'est une branche très sérieuse d'une multinationale aussi vomitique que les EMI et autres Universal, et le traitement réservé à Machine Head, groupe pourtant ô combien important sur la carte mondiale du metal, n'est pas plus glorieux que celui réservé aux Nougaro, Oldfield, et bientôt Hallyday : c'en est à se décrocher la mâchoire tellement tout ce business pue le cynisme et le fric facile. Heureusement, les différents interviewés se lâchent complètement, et ces vingt minutes sont un pur délice qui ne font, à force de vérité, qu'enfoncer le clou dans le crâne. Tout celà aurait été un pétard mouillé si le dernier album et ce live avaient été moyens, voire mauvais, mais ce n'est pas du tout le cas. Les albums 1, 3, 5 de MH sont de vraies merveilles, et si en toute logique le prochain album risque d'être moins bon, rattrapez-vous avec ce DVD, non exempt de défauts, mais qui pue la sincérité à dix kilomètres.

qui a gagné son pari : parler de Jeane Manson dans une chronique de Machine Head. J'aime écouter les deux mais, c'est curieux, pas tout à fait pour les mêmes raisons ! ^^

Décembre 2004 - Brixton Academy (Londres)


01. Imperium
02. Seasons wither
03. Old
04. Bulldozer
05. Days turn blue to gray
06. The blood, the sweat, the tears
07. Ten ton hammer
08. The burning red
09. In the presence of my enemies
10. Take my scars
11. Descend the shades of night
12. Davidian
13. Block


Rob Flynn - Chant, guitare   
   Phil Demmel (eh si) - Guitare
Adam Duce - Basse, choeurs   
   Dave McClain - Batterie