La première partie très intéressante et pleine de mots bien sentis

Note globale


Un consensus mou à partir de l'inévitable Dark Side

Editeur : Classic Rock
Durée totale : 1 h 56

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Image        PAL

Livret de 40 pages en français
Sous-titré en français
Galerie de 20 photos

Non seulement les interviews sont magnifiques (mais regardez Heather !!!), mais en plus les images d'archives sont souvent rares et / ou belles. Ca coule tout seul.
On frôlait le 10/10 tant la musique rend bien en DTS. Mais on notera de trop nombreux sifflements sur les interviews. Dommage.
D'extraordinaires passages sur la première, et moins connue période du groupe, mais plus on avance et plus on s'ennuie. Sauf les die-hard fans qui s'amuseront à lancer des fléchettes sur leurs télés. Ca marche pas les mecs, j'ai essayé, ça rebondit (aie mes oeils !).
Une galerie de 20 photos mais surtout un boitier classe et un livret de 40 pages en français, qui curieusement niveau "critiques" est plus intéressant et moins lèche-cul que le documentaire. Mais 5/10 seulement parce que dire CA de High Hopes, non, mais non quoi, désolé poussin c'est un non négatif !

"Je trouve qu'Atom Heart Mother est nul à chier". Le ton est donné dès le départ par nul autre que David Gilmour. Ou l'art de brâmer tout haut ce que pas mal (dont je ne fais certainement pas partie) pensent tout bas. Voici donc la quatrième édition revisitée du "Inside Pink Floyd" (à ne pas confondre avec le Inside The Wall spécial). Les gens ayant payé une version antérieure, en anglais seulement et à 40 euros, apprécieront divinement. M'enfin, oublions pour une fois les débuts catastrophiques (euphémisme) de cette collection pour nous pencher sur ce que vous trouverez dans le coffret fraîchement (et pas chèrement) acheté. D'abord, un packaging magnifique avec un livret de 40 pages, tout en français s'il vous plaît, avec un ton par moments assez relâché (on dirait ce site, c'est dire) et avec peu de bêtises ou d'erreurs de traductions, même si ce qu'ils ont écrit sur High Hopes, je préfère croire que c'en est une. Et puis dans ce coffret noir de jais, deux DVDs, en 16/9, DTS, sous-titré français. Et quand je parle de deux DVDs, il faut bien comprendre un plus un.
Le premier couvre la période 67-73, à savoir la période Syd Barrett, la période psyché et la période pur prog. Inutile de faire la fine bouche : les 50 premières minutes de ce DVD sont passionnantes et même indispensables à tout fan du Floyd. Tout y est passé en revue, y compris les singles inédits, faces B et délires de Syd Barrett, avec des images d'archive ultra-rarissimes et beaucoup d'à-propos de la part des chroniqueurs, fans jusqu'au bout des ongles mais n'hésitant pas à remettre en question à la fois le génie de Barrett et le bien-fondé des critiques de l'époque, même s'ils en étaient les auteurs. La partie Barrett est vraiment formidable et en plus permet de préparer le terrain pour Wish You Were Here, émotionnellement parlant. On a des extraits de Apples and Oranges, des bouts de live affreusement faux mais cultissimes avec jeux de lumière délicieusement dépassés, et si les deux premiers albums du Floyd sont un peu "à part", voir ce documentaire permettra de comprendre qu'ils l'était carrément, à 110%. A part.
De plus, dans cette première galette, tout est survolé, même ce qu'on attendait pas ou trop peu : More (qui est un peu descendu), Obscured by Clouds (qui lui est rhéabilité), et même l'excellent Live at Pompei (petit coucou aux gros mythos qui continuent d'écrire qu"ils y étaient"). En fait les deux seuls albums ou EPs non chroniqués sont "London 66 67", donc l'achat pénible du DVD n'a toujours pas été réalisé par un membre du staff à l'heure qu'il est, et la compil' Relics, officielle et bonne en plus, mais ici non montrée. Celà dit, toute sa face A est présentée via clips inédits, inutile de faire la fine bouche. Pour le reste, Ummagumma retrouve la place qui est sienne (pochette géniale, intérêt musical un peu surfait), Atom Heart Mother est défendu corps et âme par ses fans, délicieusement disséqué par Ron Geesin, son co-créateur, et totalement détruit par les membres du groupe. Enfin, arrive Dark Side. Qui se tape un 5/5, difficilement discutable tant un album qui continue de vendre des centaines de milliers d'exemplaires chaque année depuis 73 le doit sûrement à quelque chose. Le problème, c'est le reste.
Loin de moi l'idée de dénigrer ce qui suit chez le Floyd. Certes, Animals est un de mes albums préférés. Certes, The Wall tout comme Dark Side est un indispensable de toute discothèque. Certes, Momentary Lapse est un super album (même si les musiciens en parlent comme d'un About Face 2, ce avec quoi je suis d'accord, Kaworu pas taper !). Mais les mettre tous à 5/5, c'est un peu lâche. Final Cut se fait décimer de façon bien naturelle, mais les fans du Waters style ne comprennent pas ce 3/5 chiche. Pourtant, il aurait été intéressant de passer plus de temps sur ce disque dont on n'a pas fini de décortiquer les qualités et défauts vingt ans après, sans compter le coup de tonnerre qu'a été le clash du groupe à grands fracas d'avocats vampires. Mais il y a pire. Delicate Sound of Thunder. 5/5. C'est à dire que ce live a la même note que Pulse. Et là, ça confine au ridicule. On a l'impression que Final Cut s'est fait lyncher uniquement parce que neuf 5/5 de suite, ça ferait louche. Manque de pot, ça fait louche de toutes façons. Dans tous les cas, ce DVD 2 est très, très clairement moins bon que le premier : on apprend peu de choses, on s'ennuie, et on a droit à un Comfortably Numb massacré par Mostly Autumn (argh ! mais où est passé Anathema ?). A propos de Mostly Autumn, il faut avouer que Heather Findlay dans ce reportage est tout particulièrement éblouissante, ce qui aide à faire passer la pilule. Ca et le 5/5 (tiens ?) donné au film The Wall, ce qui est amplement mérité.

Bref, c'est vrai que l'oeuvre globale du Floyd est exceptionnelle, mais la note maximale partout, ça fait lèche-cul. Ce DVD est une production Classic Rock. Dont le groupe phare est Mostly Autumn. Groupe hollandais réputé entre autres comme cover band de Pink Floyd (le plus prolifique, le plus poussé dans les médias, et peut-être le moins convaincant des cover bands du Floyd, alors que leurs albums persos sont largement meilleurs). Quand on y repense, l'accroche sur la jaquette "une critique indépendante" fait sourire. Les grands amoureux de ce groupe mythique passeront donc un bon premier moment, mais inévitablement le second DVD amènera des discussions animées à table, limite on se met sur la tronche pour un mot de travers. A vous donc de décider, sachez que l'image, le son et le livret en français sont de la plus haute qualité, et qu'il sera toujours temps de prétexter qu'on a perdu le DVD 2 pour éviter les fins de soirée dans la salle d'attente du SAMU. Bon, je vous laisse là, j'ai plus envie de vous écrire, je vais plutôt aller voir des vrais amis, là...

1968 - 1995 - Angleterre