La "Suite Lingua Mortis" entière et brute de fonderie, les clips, les exercices du CD, quelques titres bien envoyés

Note globale


Concert coupé et froid, technique pas au top, bonus affligeants, en tout un DVD qui n'apporte pas grand-chose

Editeur : Nuclear Blast
Durée totale : 5 h 07

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Image        PAL (dites les gars, vous savez ce que c'est, le 4/3 ?)

Sublime "steelbook"
CD audio contenant le live plus des exercices rythmiques signés Victor
Titres bonus tirés du Masters of Rock 2006
Don't Fear the Winter tiré de l'émission Stay Heavy (4 min)
Clips de Straight to Hell et No Fear (8 min format respecté)
Leçon de mako-moulage par Peavy (5 min non st)
Collection anthropologique de Peavy (6 min non st)
Solo génial de Victor (6 min)
Presque le même solo mais moins bien (6 min)
Exploits automobiles de Victor (5 min)
Backstage et live sur le vif à St-Petersbourg, Moscou et Kiev (90 min non st)
Répétitions, lives et backstage de la tournée Européenne (74 min non st)
Solo de batterie et "ma vie mon oeuvre" par Mike (11 min non st)

La définition est plutôt bonne, les couleurs relativement vives, c'est propre. Mais Dieu que ça manque de vie, de précision, de préparation ! Les lasers et vidéos sont invisibles, les gros plans inexistants, les plans sur Mike totalement ridicules.
Un manque de chaleur et de présence, comblé par une voix bien définie, la propreté globale, et le public dans un 5.1 qui n'a guère d'autre centre d'intérêt. Pas mauvais mais indigne du Rage de Victor Smolski.
Un concert charcuté dans tous les sens, et un poil mou quand même : le comble ! Heureusement, restera pour la postérité la Suite Lingua Mortis complète en format trio, ainsi que quelques autres titres de Speak of the Dead qui foutent bien la pêche. Mais Crucified coupé et l'orchestre en backdrop vidéo pourri, c'est très moyen.
On ne peut pas dire que le coffret (somptueux) ne soit pas ultra-généreux. Mais passé le bonus du CD, les deux excellents clips et une leçon de déterrage de corne de mammouth, que reste-t-il de nos amours ? Trois heures de vidéo amateur somnifère. Et trois heures, quand c'est mauvais, c'est comme pour les chiens : en fait, ça fait 21.

La rage, on peut l'avoir en travers, et l'avoir, simplement. Depuis sa reconstruction en 2001, le trio allemand emmené par le sympathique Peavy Wagner l'avait sans l'ombre d'un doute, ne cessait d'évoluer, affinant son heavy mélodique, laissant le guitariste Victor Smolski briller, donnant des concerts enjoués, et ayant même sorti un DVD live d'excellente facture. La seule chose que le fan pouvait regretter, c'était l'abandon pendant deux albums de leurs collaborations avec un orchestre symphonique, domaine dans lequel Rage a toujours excellé. La sortie de l'album Speak of the Dead était chargée de réconcilier Mozart et Mo'Fuck', pas sans soucis puisque la Suite Lingua Mortis prévue à cet effet n'avait pas la cohésion nécessaire, tout en restant malgré tout un joli moment de plaisir. Le groupe fit même scandale en se présentant au festival Wacken, foire aux boeufs s'il en est, avec un orchestre complet dans sa besace. La sortie d'un nouveau DVD live, enregistré dans la mère patrie de Victor et avec des "effets lasers totalement inédits", ne pouvait que ravir.
Le résultat final, qui se présente sous la forme d'un sublime steelbook très soigné, très classe... et très cher, est de loin ce que Rage a proposé de plus mauvais depuis sa seconde naissance. Oh, les musiciens n'y sont pas forcément pour grand-chose. Peavey chante-t-il bien ? Assez. Victor écoeure-t-il ? Oui, et pas qu'avec du shred, ses soli mélodiques devenant de plus en plus poignants, et toujours avec une technique hallucinante : le Jimi Hendrix du metal, même avec quelques overdubs ça et là. Terrana tabasse-t-il toujours ses fûts ? Plus que jamais. Et pourtant, la seule chose qui convaincra réellement sur ce double DVD long comme le carême, ce sont les deux clips, extrêmement soignés, l'un drôle et l'autre beaucoup moins, avec pour unique bémol ce pauvre Mike ridiculisé par un siège surbaissé qui fait ressembler son jeu de batterie à la schtroumpfette en train de se noyer. Le concert, principale motivation d'achat, est un semi-désastre.
Déjà, ledit concert est proprement charcuté. Soixante-huit minutes ! Les bonus s'attardant copieusement sur les setlists, on ne peut qu'être ravis de sentir une demi-douzaine de chansons (au bas mot) venir chatouiller notre fondement. D'autant que parmi ces chansons laissées sur le bas-côté, on trouve Human Metal et la fantastique Crucified ! Les musiciens, on l'a vu, sont loin d'être mauvais, le public est... Russe (sont mignonnes les Russes !), mais ça manque un peu de coeur, tout ça. Plus gênant, la partie orchestrale : eh non, il n'y avait pas d'orchestre sur cette tournée européenne (les conneries à la ELP ça va bien cinq minutes), mais sa présence via des bandes et... les backdrops vidéos. Bonne idée ? Détrompez-vous : cette présence fantômatique associée à la roborativité de la Suite Lingua Mortis et aux autres éléments négatifs rendent cette décision discutable, presque malaisée.

Et en exclusivité pour D.D.S., mesdames messieurs, un plan typique sur Mike Terrana...
Du reste, vous ne serez pas déçus (sic) par ces autres éléments : le son est propre mais manque beaucoup de gonades et de clarté (joli ensemble, mais difficilement détaillé), et le mixage 5.1 ne place derrière que la réverb et le public, assez bien cependant. L'image est hautement polémiste, on a l'impression qu'on y voyait mieux dans la salle que sur la télé ! Les plans sont pratiquement tous pris de loin, retirant de la présence et du panache même sur les "gros plans" ; le montage est assez molasson, les cadrages pas assez variés, et à propos de cadrages, félicitations au bachi-bouzouk qui s'est occupé de Mike qu'on ne voit jamais. Si c'est de son fait, il faut réapprendre les bases du cadrage (pour apparaître à l'écran, le sujet à filmer doit être filmé) ; si ça vient du groupe qui voulait déjà l'abandonner sur une aire d'autoroute, c'est vraiment pas classe. Pire : les écrans de fond de scène nous montrent des gros plans absents et un montage meilleurs que sur le DVD ! Enfin les fameux "lasers du futur" sont bien jolis mais ils apparaissent trente secondes, sont très mal, voire pas du tout filmés, et sont complétés par d'autres lasers que Jarre utilise depuis vingt ans au bas mot, et ne servant à rien d'autre qu'à aveugler le quatrième rang. Que des déceptions, à part bien sûr le professionnalisme du groupe, et les chansons. Même si on commence à se lasser un peu de Higher... et surtout de Don't Fear the Winter.
Mais que vois-je ? De l'incrédulité dans vos yeux. Des soupçons. Si le concert est aussi moyen, et qu'il ne dure qu'une heure dix, comment le disque peut-il durer 5 heures ? Il n'y aurait pas 4 heures de bonus tout de même ? Eh bien serrez les fesses : si. Et pas que du bon. En particulier DEUX HEURES QUARANTE-CINQ de "tour report" avec répétitions inaudibles (et à l'intérêt certain mais tout relatif), backstages et très longs extraits de concerts dont la qualité d'image et de son ressemble à Vincent McDoom : un femme. C'est pratiquement impossible de se parfumer ces 164 minutes d'une traite sans tomber dans un état pathologique grave (d'ailleurs : bhksdugcsdkjcbozutgcpzhi. Ouf ça soulage). Votre serviteur l'a fait pour vous, pas la peine de vous sacrifier à votre tour. L'unique chose intéressante ? On peut voir que le concert à St Petersbourg était dans une salle fermée et pas en plein air - le concert principal étant si bien filmé qu'on s'y posait la question. Pire encore, des extraits du concert des Masters of Rock : exactement les mêmes chansons, aussi mal filmées mais avec le groupe... en meilleure forme (aïe). Et on continue à creuser avec une version pour la télé de Don't Fear the Winter. Aussi bordélique que ladite chanson (qui est un peu, hum ! comment dire... mauvaise ?).

Non, je ne suis pas un pervers. Je vous jure que cette demoiselle est l'image la plus intéressante des cinq heures zéro-sept de ce disque.

Des modules supplémentaires sont à votre disposition, n'ayant pas grand-chose à voir avec le groupe... et c'est là le drame : ce sont les plus engageants ! Victor nous balance deux solos de guitare, l'un bon, l'autre moins, archi-mal filmé et presque identique (où est l'intérêt ?), et nous livre le best-of de ses courses automobiles puisque non content d'être guitariste, pianiste niveau conservatoire et compositeur de symphonies, le garçon est aussi pilote assimilé Gran Turismo. Rapport avec Rage ? Le logo sur la carrosserie et le blouson (ça c'est classe). Mike nous offre un très grand moment de rire authentique : un solo de batterie suivi d'une présentation de lui par lui et pour lui, avec le ton qu'on emploierait pour annoncer que Dieu est apparu sur la Terre 7 jours après l'holocauste nucléaire. Le monsieur ne se prend visiblement pas pour de la merde... cela dit il peut se le permettre. Peavy ? Lui nous offre un très intéressant reportage sur les ossements d'animaux préhistoriques. Rien de musical donc. Rien qui puisse rattraper l'ennui colossal qui nait de ces 5 heures étirées comme un chewing-gum, sans une once de professionnalisme, clips mis à part. Seule consolation : le "Guitar Workshop" sur le CD, des exercices rythmiques basés sur les plus grands riffs du groupe (comme si on était capables de les jouer, tiens...). Ca permet de se remémorer les grandes pages d'un grand groupe. Pas de pot, c'est en CD. La rage, hein ? Non. Plutôt les boules.


02-03-2009


20 mai 2006 - SKK (St-Petersbourg, Russie)


01. Speak of the dead
02. No fear
03. Sent by the devil
04. Soul survivor
05. Enough is enough
06. Baby, I'm your nightmare
07. Suite Lingua Mortis
08. Don't fear the winter
09. Full moon
10. Higher than the sky
11. Depression / Regrets / Confusion / Black / Beauty - Bonus
12. Full moon - Bonus
13. Higher than the sky - Bonus


Peavy Wagner - Chant, basse   
   Victor Smolski - Guitare, choeurs
Mike Terrana - Batterie