Toujours la chaleur entraînante de Norbert et de "nouveaux" titres qui se défendent très bien

Note globale


Bernie qui commence à devenir froid, mais surtout une réalisation catastrophique

Editeur : XIII Bis Records
Durée totale : 1 h 43

Image        PAL

Biographie en trois langues, deux pages écrit gros, merci.

Je commence à en avoir ras-le-bol des live montés avec des bouts de chandelle où le chanteur change de vêtement à chaque plan. Et la réalisation est de toutes façons d'une médiocrité à toute épreuve. Sinon c'est de la vidéo bien définie, on note quelques pliures de bande mais c'est honnête.
C'est beaucoup plus clair que prévu, mais ça sature un peu (beaucoup). Les (trop) nombreux passages backstage sont carrément inaudibles.
Un gentil concert, pas éblouissant mais avec quelques bonnes pointes de vigueur. La présence de titres moins connus est rafraîchissante mais peut dérouter le néophyte.
Non seulement il n'y a rien, mais franchement les backstages du programme principal, j'appelle ça du malus.

Le problème de Trust, c'est l'instabilité chronique de l'entité qu'il forme. Comment voulez-vous rester stable avec un leader aussi impondérable que Bernie Bonvoisin ? A fortiori, le créateur mélodique, Nono, est un musicien calme, gentil, rationnel, donc ces deux atomes mêlés ressemblent un peu à de l'eau : séparez l'hydrogène et l'oxygène, et vaut mieux ne pas fumer à côté - alors que les deux ensemble peuvent éteindre des incendies. Mais Trust n'ayant digéré ni l'échec immérité de leur 4ème album, ni la dissolution facile des pensées molles post-81, les deux hommes se sont séparés, réunis, reséparés, et si l'album de la "grande réunion", Europe et Haines, était plutôt réussi, la tournée s'ensuivant ne brillait pas par la férocité sauvage et le sentiment d'urgence sociale et de conscience qui pulvérisa le paysage musical François à la fin des années Giscard.
Ce concert, ou plutôt ces concerts puisque le père Bernie en t-shirt se retrouve parfois torse-nu sans crier gare (il crie plein de mots mais pas celui-là), montrent un Trust plutôt content d'être là, particulièrement Krief qui déboulonne riff après riff sans se lasser, mais un public curieux et un Bernie qui réagit en fonction de cette hésitation globale. Du coup, outre sa voix qui ne chante pas réellement et déraille souvent, on pense aussi à une sorte de one-man-show car le chanteur ne semble vraiment pas connecté au groupe. Il est là pour éructer ses textes, et pas pour servir d'appui vocal à un groupe de rock, et la nuance est assez fondamentale. Bien sûr, la caméra s'attarde tout principalement sur lui, donc vous raterez pas mal de subtilités 6-cordistes, d'autant plus dommage que la présence d'une seule guitare, parfois un peu trop solitaire d'ailleurs, requiert une solidité rythmique qu'on aurait aimé décortiquer, surtout provenant d'un maître national en la matière.
Parlons-en, de la caméra, justement. Il faut absolument signer une pétition pour que les réalisateurs qui se coltinent les live de hard rock et assimilés arrêtent d'être recrutés parmi les fans de Berthe Silva et se croient obligés de faire des conneries pour faire jeune et violent. Que l'image soit bien trop sombre, parfois floue, monochrome, pleine de grain, c'est sûr ça n'incite pas à la bandaison - mais les effets de zoom à vômir type sentaï, de flashes strobos à rendre Maitre Capello épileptique, de retournements de caméra à la Grand Huit, tout ça c'est non, non et encore non ! Vaut mieux une réalisation complètement plate, limite ennuyeuse, qui laisse la musique s'exprimer, qu'un machin pubeux fait par des handicapés du goût qui plombe tout et file la gerbe. Non messieurs, le hard rock n'est pas une musique violente et bruitiste pour débiles mentaux qui aiment vômir leur bière et tuer des poussins en gloire à Satan (enfin, c'est RAREMENT ça). On rajoutera au niveau réalisation et donc mauvais (notez le caractère implicite de ma phrase) que le concert est coupé par des scènes de sessions studio, qui n'ont donc strictement rien à faire là, en noir et blanc granuleux pour faire genre (genre nullos, hein), avec un son désynchro et mauvais à mourir, et en plus d'un inintérêt hallucinant, surtout que les quelques phrases qui auraient pu déboucher sur un truc bien sont coupées ! A fuir.

Le concert en lui-même est plein de bonne humeur et de revendications assassines, mais il faudra dépasser le fait que le chanteur est devant, bien devant, toujours devant, et que son public semble un peu hagard (pas mauvais mais furieusement brouillon alors que les textes devraient fédérer, mon Roger). La setlist est pas mal, naviguant entre nouveaux et anciens titres (cependant ne vous attendez surtout pas à un best-of), mais la réalisation et les coupures backstages aussi décousues que nombrilistes font de ce live un DVD pas franchement inoubliable, même si bien sûr, quelques chansons bien graisseuses de pur hard'n'blues vous rafraîchiront les esgourdes, et rappelleront aux cinquantenaires leurs années cheveux longs, banderoles et jets de brique.

PS : Nono, le sweatshirt Superunknown, c'est la classe !

1997 - France


01. Réac prendre à vivre
02. Ca vient, ça meurt
03. Instinct de mort
04. Les templiers
05. Le temps efface tout
06. Visages
07. J'ai vu Dieu
08. La Tounga
09. Fais où on te dit de faire
10. Tout ce qui est bien est mal
11. L'élite
12. On lèche, on lâche, on lynche
13. Roll over Beethoven
14. That's all right mama
15. Préfabriqués
16. Le mitard
17. Antisocial


Bernie Bonvoisin - Chant   
   Norbert Krief - Guitare
David Jacob - Basse   
   Nirox - Batterie