Jouissivement cinglé, plus original tu meurs, deux interprètes fabuleuses

Note globale


Sans doute un peu trop disparate, beaucoup trop de personnalité pour plaire aux masses

Editeur : Warner France
Durée totale : 2 h 43

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Image        PAL

Les Mères Noel (2 min)
Les costumes (7 min)
All about Siegfried (1 min)
Les Folies Bergères (4 min)
Maquillage (10 min)
Documentaire sur Arte (4 min)
Habillage pour Arte Noel 98 (2 min)
Une histoire de spectacle (16 min)

Superbe mise en scène soutenue par une superbe réalisation aboutissant à un DVD affichant une superbe image. Ai-je dit superbe ?
Un 5.1 inattendu sur un spectacle comme celui-ci mais de fort bon aloi, forcément. On remarque tout de même des problèmes d'égalisation du volume selon les scènes (une conséquence de l'enregistrement sur deux jours, peut-être) et l'on regrette une stéréo en Dolby Digital au lieu du PCM.
Encore une fois, indescriptible. Génial, mais complètement barré, l'Ultima Recital ne laissera personne indifférent, en bien ou en mal... Ici on a aimé, la note est en conséquence.
Une mine d'infos sur l'envers du décor, notamment grâce à un documentaire pro tourné pour Arte, par conséquent très bien ficelé.

Autant le dire tout de suite, cette chronique ne sert à rien. A rien. Pourquoi ? Parce que l'Ultima Recital, spectacle fou, mélange improbable de musique lyrique, de classique, de rock, de metal, de techno, de chanson, de chant traditionnel et d'à peu près toute forme musicale existante ou ayant existé, patchwork hallucinant de spectacle comique et de pièce de théâtre, one-woman-show joué en duo, fourre-tout d'humour noir, d'absurde, de grivoiseries bien baveuses, de vacharderies, de prise à partie du public, de politiquement pas, mais alors pas du tout correct (huées à l'appui), melting-pot de moments d'émotions et de furie contagieuse, bref parce que l'Ultima Recital, contrairement à ce que cette interminable suite de qualificatifs et le résumé officiel pourraient laisser croire, défie toute forme de description. Pour avoir une idée de ce qu'est l'Ultima Recital, inutile de lire une quelconque chronique, inutile de consulter les archives des magazines tendances, il n'existe qu'un moyen : le voir.
Alors quel intérêt d'écrire cette chronique, bien partie pour être l'une plus courte du DDS Megalo Show ? J'en vois trois. D'un point de vue perso, il s'agit de me débarrasser du gros fond de mauvaise conscience qu'entraînait la présence de ce DVD sur mes étagères depuis avant même l'ouverture de ce site (le DVD date de 2002 et je l'ai acheté à sa sortie…) et au sujet duquel je me vois depuis plusieurs années maintenant incapable d'écrire une ligne, paralysé par la folie indescriptible (si si, encore) du spectacle. Le second, c'est de vous inciter à l'essayer, car quand bien même vous ne l'adopteriez pas, au moins vous l'aurez vu, et c'est déjà bien.
Le dernier intérêt, et non le moindre (phrase clichée, j'écris ton nom), est de rendre hommage à celles sans qui ce spectacle ne serait rien. A l'avant-plan, Marianne James que l'on ne présente presque plus. Bien qu'aujourd'hui plus connue pour sa participation à l'émission "A la recherche de la nouvelle star", dont elle est il faut bien l'avouer le seul intérêt, Marianne James s'est d'abord fait connaître dans le rôle de la Diva Maria Ulrika Von Glott grâce à l'Ultima Recital, spectacle qu'elle a en grande partie conçu et qu'elle a porté sur ses épaules pendant de longues années. Véritablement possédée par son rôle, Marianne James ne nous permettra plus jamais de regarder du même œil les grosses cantatrices allemandes. Pilier central du spectacle, Marianne/Maria est celle par qui tout arrive, autour de qui tout tourne, les plus simples moments comme les plus énormes conneries, et Dieu sait qu'elles sont nombreuses !
Cachée derrière, comme Voulzy, Ariane Cadier - alias la pianiste Yvonne de St Coffre - que tout profane du spectacle croit n'être qu'une simple musicienne posée là pour apporter le fond sonore. Erreur ! Il n'y a pas qu'une folle sur scène, mais bel(le) et bien deux. Celle qu'on croit virtuosement vissée au piano durant les 10 premières minutes montre rapidement son vrai visage : rivale de Maria Ulrika pour les yeux, le cœur ET la queue du beau Siegfried, Yvonne n'est pas à la traîne lorsqu'il s'agit de chanter, de dire (et faire) des conneries et des grossièretés en musique, ou de prendre à parti ce pauvre public qui n'en demandait pas tant dans une guerre totale. Ressort inattendu, elle est celle qui en réalité offre toute sa dimension à un spectacle qui, sans ce rôle, serait certainement tombé dans le monologue égotique.

Quoi de plus ? Et bien pour son édition DVD, l'Ultima Récital a eu la bonne idée de se payer une réalisation parfaite, on ne rate RIEN du spectacle (on en voit même plus qu'en étant spectateur, testé et approuvé en personne par moi), l'image est splendide notamment au niveau des couleurs (il valait mieux vu la garde-robe de notre Diva), et la bande son propose carrément un 5.1 impeccable pour le rendu public. En bonus, plusieurs backstages, et un making-of d'abord diffusé sur Arte vous expliqueront mieux que toutes les chroniques du monde pourquoi, une fois vu ce spectacle (tentez-le !), vous ne pourrez plus jamais faire face à quelqu'un tendant le bras vers la gauche sans penser à une forêt et à un héros scandinave.


02-03-2007


27 & 28 décembre 2001 - Les Folies Bergères (Paris)


On vous laisse la surprise...


Marianne James - Maria Ulrika Von Glött   
   Ariane Cadier - Yvonne de Saint-Coffre
Philippe Escudié - Voix du présentateur   
   Pierre Prévost - Voix du Dieu Siegfried
Jango Edwards - Aide créatrice