Du rock à tous les étages, le sourire d'Eddie et son groove inimitable

Note globale


Montage burlesque, setlist peu convaincante, pas assez de vibe, période DLR charcutée

Editeur : Warner Music Vision
Durée totale : 1 h 51

(PCM)

Image        PAL

Sous-titres et "captions" des paroles en anglais

La définition est complètement aléatoire, le montage est... lire l'article, il y a du grain par moments et pas à d'autres... Pour remonter la pente, le spectacle proposé est moins décevant que prévu.
C'est très puissant, avec d'énormes basses, mais c'est également très fouillis et il ne vous faudra pas longtemps avant de choper un mal de tronche. Même constat que le CD audio, donc.
C'est rigolo, entraînant, joyeux, mais coupé et bancal. Surtout, il règne une certaine linéarité et les solos sont limite dispensables.
Paroles et interventions sous-titrées. Ca permet notamment de se rendre compte de la futilité des paroles ! ;-)

On connaît tous l'expression "ça baigne dans l'huile", d'un point de vue mécanique c'est censé éliminer les frottements et donc l'usure. Sauf qu'à mettre trop d'huile, ça déborde et ça risque de pourrir et de dégrader les pièces. Ce live en est une brillante démonstration : à vouloir démontrer par a + b que Van Halen incarne le rock dans toute sa splendeur, on oublie que a possède un chanteur qui divise largement la communauté, et que b est un show avec effets spéciaux et solos dans une tradition qui s'accomode mal au gentil foutoir qu'est l'entité Van Halen. Ce live a été enregistré lors de la tournée F.U.C.K., la plus lucrative de l'histoire du groupe, et peut-être aussi le début de la fin. Sorti en CD, on avait tout de suite remarqué deux problèmes : le son, brouillon et qui rend insupportable l'écoute des deux CDs à la suite, et le manque tout particulier de chansons de la période Lee Roth. Ce DVD est la même chose en mieux (on voit Eddie sourire au lieu de le deviner) et en pire.
Le premier constat c'est le poids des mots. Ce DVD est sous-titré, ce qui permet donc de lire les hem... paroles. Seigneur ! Que c'est con(sternant) ! C'est du vrai pur rock'n'roll qui ne parle que de cul et de bagnoles, les tentatives de chansons plus adultes (Judgement Day) prêtant plus à sourire. Bonus malus, chanterait Bernie ;-) Ensuite, il y a le choc des photos. Le réalisateur précise au début du deuveudeu qu'il a tourné le concert sur deux soirs. Normal, presque tout le monde le fait. Et on s'attend à des raccords plus ou moins flagrants ENTRE les chansons. Et là non ! Cette bande d'abrutis (car il faut être plusieurs pour pondre un tel chef-d'oeuvre) nous inflige deux concerts SUPERPOSÉS ! Le résultat ? Très vif, très rock, encore heureux, mais saoûlant car il n'y a pas un (UN) plan sur ce film qui dure plus de dix secondes..... Et surtout, ce "fameux" résultat est hautement ridicule ! Le chanteur est torse nu avec un futal écossais, hop ! comme par magie, il est en sweat noir et pantalon cuir ! Eddie fait son solo à droite de la scène, il bondit et hop ! il se retrouve devant son frère à la batterie ! Le plus drôle, le plus amateur, c'est lorsque Sammy Hagar fait tournoyer une petite culotte lancée par une admiratrice. Changement de plan : il fait tournoyer... une grande banderole ! C'est gentil pour la fille ! (Big bottom... my baby's got a...). Bref, niveau image, ce DVD est catastrophique, mais il peut vous faire éclater de rire pendant quelques minutes. Et puis vous avez un mini-spectacle et lightshow qui est ma foi agréable même s'il fait trop cheap par rapport aux attentes.
Question son et musique, là aussi c'est discutable. Outre le fait que Mr Hagar soit un leader un peu... sur le retour (soyons franc) et que ses pantalons jaunâtres écossais sur grosses cuisses de cycliste soient d'un parfait mauvais goût, on notera que la tracklist est différente de l'énorme (et indigeste) pavé en double CD et triple vinyl (qui est plus écoutable bicause spectre sonore respecté et moins de compression). Et de se rendre compte que la période DLR est cette fois complètement zappée, à l'exception de Jump (immanquable) et de You really got me, qui est une reprise donc ça ne compte pas. Exit Panama etc ! C'est le règne suprême de Lord Hagar (on se croirait dans Lords of Midnight ! The battle has raged in the plains of Lothril !), qui entend bien faire de David Lit Rôte un pauvre souvenir. C'est raté ! Et puis il n'y a pas que ces titres-là qui aient disparu : on compte une demi-douzaine de chansons perdues en mer; cependant, les trois solos ont été gardés ! Et si celui d'Alex est sympathique (mais trop étendu), celui de Eddie est décevant (bien trop long, fausses notes sur la fin) malgré un passage au milieu très planant, et celui de Michael Anthony est, disons-le, totalement risible. En plus, chose qu'il n'y avait pas sur le CD, on a droit à un titre acoustique de Hagar en solo. Hors-sujet ! C'est sympa pour les fans du gars, mais qu'est-ce que ça fout sur ce DVD à la place de Panama ?!? En plus c'est un machin acoustique qui dure des heures.

Et notre cher public dans tout ça ? Eh bien il est pas mal. Il se défend, chante les refrains, et réveille l'attention lorsque Alex commence à s'envoler. Heureusement qu'il est là, ce brave public, qui lui est raccord tout du long ! On sent qu'il supporte le groupe, heureusement. Pour nous, si on n'est pas un ultimate gros fan, il faut dire ce qui est : plus court, plus concis, et avec quelques interludes assez sympas, ce DVD passe mieux que le CD, enfin il devrait mieux passer, mais le montage débile le rend simplement anecdotique. Pourtant, linéarité et manque de spontanéité mis à part, ce concert était important : c'était le pinnacle du groupe. Juste après, Eddie se coupe les cheveux, retombe grave dans l'alcool (la basse Jack Daniels est d'ailleurs d'un goût très douteux à posteriori), le groupe sort un album, Balance, portant très mal son nom, c'est l'implosion, et depuis plus de nouvelles. Ou des nouvelles si bonnes qu'elles n'ont bien sûr pas duré, comme Genesis à la même époque. On n'aura peut-être jamais de live avec Gary Cherone, comme on n'aura peut-être jamais celui de Bercy avec Ray Wilson pour l'autre groupe, mais dans les deux cas, ça permettrait d'avoir une vision pas franchement fédératrice, mais hautement rafraîchissante, d'une entité musicale qui commençait à se déssécher. Un double CD pas indispensable, et un DVD à regarder d'un oeil distrait. Une chronique pas emballante devant l'arrière-goût de gâchis qui interdit les grandes solliloquées et fait rappeler qu'un groupe de rock est moins frappant lorsqu'il devient un métier.

1991 / 1992 - USA


01. Poundcake
02. Judgement day
03. Man on a mission
04. When it's love
05. In'n'out
06. Right now
07. Ultra bass
08. Pleasure dome / Drum solo
09. Spanked
10. Runaround
11. Finish what ya started
12. Eagles fly
13. 316
14. You really got me / Cabo Wabo
15. The dream is over
16. Jump
17. Top of the world


Eddie Van Halen - Guitare, choeurs (il est où le clavier ?)   
   Sammy Hagar - Chant, guitare
Michael Anthony - Basse, choeurs   
   Alex Van Halen- Batterie
Chris Squire - Basse, choeurs